Les artisans du patrimoine vivant de l'Hérault : une lutte perpétuelle pour transmettre précieux mais fragile savoir-faire

Entreprise du patrimoine vivant : ce label national est décerné aux artisans dont le savoir faire risque de se perdre avec le temps. Tout est une question de transmission, or trouver des jeunes à qui passer le flambeau n'est pas évident. Exemple à Gabian et à Pézenas, dans l'Hérault.

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Créé il y a une quinzaine d'années, le label Entreprise du Patrimoine Vivant distingue des savoir-faire d'excellence, alliant l’innovation et la tradition, le travail et la passion, le patrimoine et l’avenir. Son but : éviter que des talents culturels d’exception ne disparaissent à tout jamais.

Attribué pour une période de cinq ans, il vise à mettre en lumière des ateliers comme celui de François Siffre, installé à Gabian, dans l'Hérault.

Ce céramiste-faïencier travaille l’argile comme son père et son grand-père avant lui  : façonnage, tournage, moulage et émaillage, tout est fait main, avec de vieux tours manuels transmis de générations en générations.

C’est exactement les mêmes techniques qu’au XVIIIe siècle. Je fais 30 assiettes par jour, alors que dans l’industrie avec les presses, on en fabrique 350 à l'heure !

François Siffre,

artisan faïencier à Gabian, Hérault

Les artisans comme François Siffre se font de plus en plus rares : il est désormais le seul en France à perpétuer la faïence du « vieux Montpellier », qui connut son apogée du XVIIe au XIXe siècle.

Malheureusement, François Siffre n’en fabrique presque plus : 

"Les gens rentraient dans la boutique comme s’ils entraient dans un musée, ils regardaient mais n’achetaient pas beaucoup, donc maintenant je fais des pièces beaucoup plus sobres " explique l'artisan héraultais.  

L'apprenti, clé de la survie des entreprises

A Pézenas, Serge Ivorra, bénéficie de ce même label national. Ce menuisier ébéniste depuis près de 60 ans adore transmettre sa passion pour le travail du bois et il a la chance d'avoir trois apprentis à ses côtés : 

Il faut former en permanence pour que l’entreprise puisse continuer à travailler, à vivre. Si il n’y a pas d’apprenti, c’est fini !

Serge Ivorra,

menuisier ébéniste à Pézenas

Apprentis et stagiaires se relaient ici pour faire leurs gammes. C'est le cas de Julia qui partage sa formation entre les Compagnons du devoir dans le Jura et l’atelier de Serge Ivorra.

" Mon idée, c’est de travailler dans les constructions des habitats de demain. Je pense qu’on trouvera dans le passé des solutions pour l’avenir" explique la jeune femme en terminant, sous l'oeil bienveillant de son maître, une lourde porte en bois.

Les entreprises qui bénéficient du label du patrimoine vivant doivent répondre à des critères exigeants portant, entres autres, sur la maîtrise de techniques traditionnelles ou de haute technicité, ou encore jouir d'une grande notoriété.

Près de 1 400 entreprises ont été labellisées jusqu'à présent en France, dont 117 en Occitanie. 

 

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