La ville de Béziers vient de racheter le club de rugby local qui évolue en Pro D2, via une société coopérative d'intérêt collectif (SCIC). Elle possède désormais la majorité des actions de l'ASBH. Le maire Robert Ménard se dit soulagé que la situation soit enfin assainie.
Robert Ménard, le maire de Béziers a racheté pour un euro symbolique, Passion Ovalie, qui détenait jusqu'à présent la majorité des actions de l'ASBH. Cette société a été dissoute afin de restructurer et assainir les finances du club historique biterrois.
La ville est donc devenue l'actionnaire majoritaire du club de rugby à plus de 50%, par le biais d'une société coopérative d'intérêt collectif (SCIC), "Béziers Sports" qui regroupe aussi des associations et des investisseurs locaux.
"Une ville propriétaire de son club, c'est du jamais vu en rugby comme au foot. A ma connaissance, seul le club de basket de Boulogne-Billancourt, en Ile-de-France, a fait la même chose" confirme Robert Ménard avec enthousiasme au téléphone ce mardi à France 3 Occitanie.
Chaque année, explique le maire de Béziers, la ville donnait déjà 1 million d'euros. Il lui fallait donc un droit de regard, une possibilité de peser sur les affaires courantes du club.
La fin d’un long feuilleton financier
Le club, en proie à des difficultés financières récurrentes depuis 2019, a été un temps approché par des investisseurs venus des Émirats arabes unis, projet porté par un éminent émissaire Christophe Dominici, ancien international de rugby aujourd’hui décédé.
Ce projet qui est toujours resté vague selon le maire de Béziers n’a jamais réussi à obtenir des garanties financières précises.
A titre personnel, j’ai été naïf dans cette affaire, il ne faut pas croire aux miracles mais faire les choses par soi-même. Aujourd’hui, c’est chose faite et c’est un ouf de soulagement !
Plaidoyer devant le gendarme du rugby
L'ASBH a été plusieurs fois menacée de rétrogradation et récemment sanctionnée d'un retrait de trois points au classement. Le club a fait appel et c'est Robert Ménard lui-même qui ira défendre la cause du club devant la commission d'appel de la DNACG, sorte de gendarme financier du rugby professionnel, dans les jours à venir.
"Cette sanction était tout à fait normale car c'est vrai qu'il y a eu des retards", explique Robert Ménard.
La date de l'appel n'est pas encore connue, en attendant le maire de Béziers promet d'assister à toutes les rencontres des rugbymen biterrois, match de gala compris, avant la reprise du championnat de Pro D2, fin août.