Chaque minute, un million de bouteilles d'eau est vendu dans le monde. Et ce n'est pas une bonne nouvelle pour les poissons. Pour dénoncer la pollution plastique des océans, l'artiste Bibi expose ses créatures mutantes au musée de la Mer, à Sète, jusqu'à fin mai 2019.
C'est un SOS lancé depuis Sète : jusqu'à fin mai 2019, au musée de la Mer, Fabrice Cahoreau, alias Bibi, expose ses créatures mutantes, mi-poissons mi-bouteilles, pour dénoncer la pollution plastique des océans... Pour ça, d'ailleurs, qui de mieux qu'un plasticien ?
Un million de bouteilles plastique vendues chaque minute
Connu pour ses œuvres monumentales réalisées à partir de plastiques de récupération et exposées de Shanghai à Sydney en passant par Singapour et Moscou, Bibi passe cette fois un cap en proposant aux visiteurs une véritable réflexion environnementale. Il dénonce notamment la fabrication des bouteilles d'eau en plastique : il s'en vend un million par minute dans le monde. Une vraie catastrophe écologique qui s'amplifie d'année en année :
En 1950, on produisait 2 millions de tonnes de plastique sur la planète. [...] Aujourd'hui, on est à 350 millions de tonnes par an, ce qui veut dire qu'on ne peut pas le recycler. On peut s'y prendre comme on veut, il va falloir moins consommer !
Un "poisson bouteille" à la mer
A l'intérieur de ces symboles de notre société de consommation du 21ème siècle, Bibi a inséré des squelettes de poissons de la Méditerranée, faisant naître une nouvelle espèce : piscis lagoena, le poisson bouteille ! Une manière de dénoncer aussi la surpêche.
Plastique : une matière addictive
Cette matière indestructible et toxique, Bibi aime pourtant la travailler. Cet ancien orthoprothésiste avoue sans complexe son rapport pervers au plastique. Mais l'amoureux de la mer espérait voir la folie plastique jugulée, hélas il n'en est rien. Car 40 % des plastiques produits sur la planète proviennent des emballages. L'apparition du poisson bouteille dépend donc de notre prise de conscience. Toutes nos mers et nos océans sont déjà infestés de microparticules, la pollution est mondiale. Voici le reportage de Cybèle Plichart, Juliette Mörch et Sauveur Vanni.