Balaruc-les-bains n'a jamais aussi bien porté son nom. Les thermes de l'étang de Thau, entièrement refaites en 2015, ont été l'établissement le plus fréquenté l'an dernier : 54 mille curistes. Jambes lourdes ou rhumatismes, les prescriptions sont multiples et les soins se diversifient.
Balaruc-les-Bains est l'exemple d'une belle réussite, mais c'est l'ensemble des cures qui a le vent en poupe depuis quelques années en France. Vieillissement de la population, prise en charge par la sécu de ces médecines dites douces qui évitent souvent des dépenses plus lourdes, la fréquentation des cures thermales augmente depuis dix ans (on a dépassé la barre des 600.000 curistes en France en 2017). Et la sécurité sociale vient de renouveler sa convention avec la filière pour 5 ans. Avec ses 28 stations thermales, l'Occitanie est la première région thermale de France (33% de l'activité globale). Et en nombre de curistes, ce sont les thermes de Balaruc-les-Bains qui battent tous les records.
Des soins qui se diversifient
Parmi les nouveautés, des séances d'ostéopathie aquatique. Une eau chaude, à 35 degrés, qui permet la détente totale du corps. Et la professionnelle peut ainsi manipuler les curistes en douceur et soulager efficacement les douleurs. Ce soin, qui coûte minimum 70 euros, fait partie des nouveautés payantes proposées aux curistes, tout comme le tango ou l'hypnose. des ateliers diversifiés pour mieux éduquer le patient à la santé.
Les incontournables de la cure
Piscine, jet, marche dans l'eau font partie de soins remboursés par la sécurité sociale. Tout comme le classique bain de boue qui dure un petit quart d'heure à 42 degrés. Des soins qui ont fait leurs preuves et qui ont un avantage qui n'a pas de prix par rapport aux traitements médicamenteux : Ils n'ont pas d'effets secondaires indésirables.
La cure thermale a même un effet secondaire positif : c'est l'occasion pour des personnes en souffrance de changer d'air et d'environnement. Et l'on sait que le moral joue un rôle considérable dans l'évolution des pathologies.
Une manne pour la commune
Reconstruit à neuf en 2015, directement face à l'étang de Thau, le centre de Balaruc-les-Bains connaît donc un succès légitime impressionnant. 54 mille curistes l'an dernier et 400 emplois pour faire tourner les thermes.
A Balaruc-les-bains c'est une société publique locale (SPL) qui pilote les thermes depuis 2011. « Le capital est détenu à 85 % par la Ville, 14 % par Thau agglo et 1 % par le Département. Cet actionnariat est public, mais la politique d'investissement est digne d'entreprises privées », selon son directeur Sylvain Bonnet.
Les bénéfices directs sont reversés à la commune. Et l'affluence des touristes/curistes fait marcher l'économie locale, des campings aux hôtels en passant par les restaurants et les supermarchés.
Le thermalisme, longtemps menacé de déremboursement
Le renouveau du thermalisme était un pari pas évident au départ. Au milieu des années 2000, le secteur était même largement menacé.
Peu considérés par le corps médical, le soins thermaux risquaient d'être lâchés par la Sécurité sociale, qui menaçait de dérembourser les cures. Une décision qui aurait signé l'arrêt de mort des dizaines de villages vivant au rythme des cures. Défraîchies, les stations voyaient leur fréquentation baisser d'année en année.
Mais, le secteur a réagi et dix ans plus tard il récolte les fruits d'une mobilisation tous azimuts. D'abord, il a réussi à contrer la menace de déremboursement des cures, en démontrant par de grandes études la pertinence des soins qui n'avait, jusque-là, jamais été sérieusement démontrée. Pour cela, pas moins de 12 millions d'euros ont été consacrés à des essais cliniques menés par l'Association française pour la recherche thermale. Quant aux investissements faits pour rafraîchir ou même rénover totalement les établissements thermaux, l'affluence de Balaruc-les-Bains prouve que ce sont des dépenses qui rapportent!