A Sète, un abri anti-bombardement datant de la Seconde Guerre mondiale a été découvert alors qu'un chantier pour la création d'un parking est en préparation. L'édifice est en cours de destruction pour laisser place au projet d'aménagement. Un collectif de riverains s'y oppose et la mairie dément l'intérêt historique de l'édifice.
"Ils massacrent l'Histoire à coups de marteaux-piqueurs" scande Christophe Lalia, président du collectif Bancs publics de Sète. Environ 80 personnes se sont réunies sous cette bannière, ce mercredi 10 mai 2023, pour s'opposer à la destruction d'un bunker de la Seconde Guerre mondiale.
A la place, un parking souterrain sera aménagé, sur la place Aristide Briand de Sète. Un projet auquel s'oppose le collectif depuis plusieurs mois via des opérations pacifiques.
"L'Histoire de la ville"
Le bunker a été découvert alors que le chantier du parking était déjà en cours mais son existence était connue de la mairie de Sète : "L'ouvrage était identifié, on savait qu'il était plus ou moins situé à cet endroit, mais aucun relevé précis ne l'indiquait. Il a toujours été prévu qu'il soit détruit une fois localisé."
La société d'histoire de la ville analyse alors l'édifice avant de prendre la décision de le détruire. Une démarche dénoncée par les militants du collectif Bancs publics.
Ce matin, il y a eu une observation rapide du chantier puis à 14 heures, sans attendre, à coups de brise-roche, ils ont défoncé ce qui constitue cet objet du patrimoine dans lequel se trouvait une partie de l'histoire de la ville de Sète.
Christophe Lalia, président collectif Bancs publics Sète
"Un cube en béton, sans intérêt historique"
L'intérêt historique de cet abri est démenti par la mairie de Sète : "C'est un cube en béton de 12 mètres carrés, vide, sans intérêt historique pour les Sétois. Il servait uniquement à protéger les soldats allemands en cas d'attaque."
L'édifice, daté à 1942, n'abritait, selon la mairie, aucun armement ni vestige historique. La seule trace du passée est contenue dans une armature de lits superposés que devaient occuper les soldats allemands lors de leur passage.