ImageSingulières à Sète: Nadège Abadie veut "rassembler plutôt que diviser"

Pour "La France vue d’ici", Nadège Abadie a posé son regard sur les séminaristes, agriculteurs ou militaires. L’enseignante à l’École Nationale Supérieure Louis-Lumière a voulu, à travers ses photographies, traiter des "choix" de vie de Bérengère, Jean et Grégoire.

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Quelle image de la France vouliez-vous donner à travers vos photographies ?

Nadège Abadie : J’aime aller vers les choses que je ne connais pas. Je suis antimilitariste, athée, et Parisienne. Il y a des choses que je ne connais pas et sur lesquelles j’ai des préjugés et des a priori. Certaines vocations sont soumises à des stéréotypes. C’est pour cela que je me suis intéressée à trois choix de vie chez les jeunes : l’armée, le séminaire et l’agriculture.

J’ai voulu rendre compte d’une France que l’on juge, que l’on classifie. Mais les choses étaient plus complexes qu’on ne le pense. Je veux rassembler plutôt que diviser. On a tendance à mettre les cathos d’un côté, les musulmans de l’autre, mais pour comprendre, il faut aller voir, rencontrer les personnes. Aussi, je voulais absolument travailler sur la jeunesse.

Etes vous satisfaite du projet global "La France vue d’ici" ?

J’ai rejoint le projet au tout début et j’ai été une des premières à être sélectionnée dès novembre 2014, alors bien-sûr, c’est une satisfaction totale. Les photographes présentés pendant le festival se complètent tous. Mais "La France vue d’ici", c’est également le livre et le film. L’ensemble des auteurs a fait un réel travail de coordination entre tous les sujets traités.

Parmi les photos que vous avez prises, laquelle vous a particulièrement marquée ?

Celle du jeune Grégoire au centre de recrutement des forces armées. J’ai vraiment attendu cette photo et elle traduit exactement ce que j’ai ressenti. On le voit serrer la main d’un militaire anonyme, c’est l’image que je voulais retranscrire. Ces jeunes ne savent pas où ils en sont dans la vie civile, ils ont essayé plein de petits boulots avant de s’engager…

Lui, il est venu avec sa mère. Il y a un côté enfantin et surtout une part d’inconnu, car il ne sait pas du tout à quoi s’attendre. Et il y va quand même. Elle est très représentative de ce que j’ai vu.

Quel est le moment le plus marquant de ce travail ?

C’était un moment complètement magique. J’ai suivi Bérengère et Justin, deux bergers en transhumance. Bérengère était enceinte mais a continué à travailler. Tous les deux rejoignaient les montagnes d’Aussois et leur cabane à 2 300 mètres d’altitude.

Elle a accouché de son bébé, Aimée, le 3 juin. Je l’ai prise en photo entourée de ses 1 500 brebis. Elle tient son bébé dans les bras. Elle a toujours continué à travailler malgré sa grossesse. Elle était magnifique.

 

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