Casseroles, sifflets… L’inauguration de la place Victor Hugo à Sète, jeudi 29 juin, a viré au face-à-face houleux entre le maire François Commheines et le collectif Bancs publics opposé à la bétonisation de la ville. Les manifestants dénoncent le manque de végétalisation au profit de parkings. À l’image d’un autre projet controversé qu’ils combattent depuis deux ans.
Batterie de cuisine, pancartes, tee-shirts blancs à l’effigie du maire qu’ils surnomment le "Roi des parkings"... Avant même l’arrivée de l’édile, les manifestants de Bancs Publics s’installent sur la place. Une place dotée d’une fontaine et qui surmonte un parking de deux étages. Alors que les fortes chaleurs sont déjà là, ils dénoncent le manque d’arbres.
« Cette place qui était prévue pour être arborée, végétalisée étant donné les conditions climatiques ici, se retrouve complètement minérale », pointe le porte-parole Christophe Aucagne.
On constate qu’un 29 juin, il fait déjà 35° sur de la pierre.
Christophe AUCAGNE, porte-parole du collectif Bancs Publics
La tension monte rapidement à l’arrivée des forces de l’ordre venues contrôler la situation avant la venue du maire. Un face-à-face qui rappelle d’autres mobilisations de Bancs Publics depuis deux ans contre le projet de la place Aristide Briand, où plus d’une cinquantaine d’arbres a été arraché.
La place Aristide Briand sur le même principe
« La ville change », rappelle François Commheines dans son discours, applaudi par les uns, hué par les autres. Et le maire persiste et signe : la place Aristide Briand et son parking se feront sur le même principe que Victor Hugo. Une dalle au-dessus d'un parking.
"La différence, c'est qu'il n’y aura pas de fontaine au milieu. Mais le kiosque à musique sera reconstruit et il y aura le même nombre de tilleuls, qui seront replantés, comme à l’origine en 1880".
Une perspective dont doute Alain Moreau de l’association Greenpeace Sète : « sur la place Aristide Briand, quand vous avez 50 cm de terre, vous ne pouvez pas avoir d’arbres de hautes tiges. »
À Sète, la guerre des parkings est loin d’être terminée.