A Sète, les trottinettes semblent les bienvenues. Bénéfiques pour l'environnement et la circulation, l'agglomération subventionne même leur achat. Pourtant, elles sont à l'origine de nuisances pour les autres usagers de l'espace public. D'où des contrôles de police pour prévenir les accidents et les conflits.
La trottinette motorisée serait-elle en train de devenir le vilain petit canard de la mobilité en centre-ville ? Incivilités, vitesse trop importante, occupation illégale des trottoirs, accidents, bref les problèmes sont multiples.
Ce qui est certain, c’est que la recrudescence de ces engins baptisés EDPM, Engins de Déplacement Personnel Motorisés, inquiète les autorités et pose de nombreuses questions de sécurité, pour les pilotes eux-mêmes comme pour les piétons des centres-villes.
La trottinette électrique, l'EDPM star
En 2022, on comptait un million d’engins vendus dans l’hexagone.
Les ventes ont explosé depuis trois ans et le début de la crise sanitaire. Des ventes express laissant trop souvent l’acheteur démuni face aux obligations, contraintes et interdictions.
On voit de plus en plus de trottinettes et de vélos qui circulent en ville. C'est pratique, c'est rapide et c'est écologique. Mais il y a beaucoup d'incivilités dans le comportement des utilisateurs surtout sur les trottoirs.
Nathalie Labbé, commandante de police au commissariat de Sète.
Résultat, les infractions se multiplient et, aux comportements dangereux de certains, s’ajoute la confusion de la réglementation pour d’autres. Les vendeurs très souvent n'informent pas les futurs usagers des obligations et interdictions. Trottinettes électriques, monoroues, gyropodes, hoverboards sont des EDPM.
Prévention et sanctions
Il y a des règles pour l'utilisateur :
- L'utilisateur doit avoir plus de 12 ans.
- L'EDPM doit être assuré.
- En agglomération ou sur les voies vertes et les pistes cyclables, le port du casque n’est pas obligatoire mais fortement recommandé.
- De nuit, ou de jour par visibilité insuffisante, y compris en agglomération, l'arrêté du 24 juin 2020 précise que les utilisateurs doivent porter un vêtement ou équipement rétroréfléchissant (par exemple un gilet, un brassard, etc.).
- Pour pouvoir circuler sur la voie publique, les engins doivent être bridés à 25km/h.
- Il est interdit de conduire sous l’influence de l’alcool ou après usage de stupéfiants.
Les EDPM doivent être équipés :
- de feux de position avant et arrière (arrêté du 24 juin 2020).
- de dispositifs rétroréfléchissants (catadioptres).
- d’un système de freinage (arrêté du 21 juillet 2020) et d’un avertisseur sonore (arrêté du 22 juillet 2020).
Et les amendes peuvent être salées.
Exemple, un portable à la main en pilotant votre trottinette vous coûtera 135 euros, même PV pour l'utilisation d'un engin débridé. Pour une non-présentation d’assurance, 3.750 euros.
Ce sera 15 euros pour un manque d’éclairage et 35 euros si vous transportez un passager car un EDPM est fait pour une personne seule, idem si vous poussez ou tractez une charge.
Ecrit avec Jean-Philippe Faure.