Ce jeudi matin, près de 200 restaurateurs se sont donnés rendez-vous devant l’hôtel de ville de Sète pour réclamer un retour au travail avant la fin de l’année. Une dizaine d’entre eux a été reçue par la maire de la ville François Commeinhes.
Ils ont clamé leur ras-le-bol, leur désarroi, leurs angoisses aussi. Les restaurateurs de Sète voulaient faire du bruit, munis de leur plus belle casserole et de leur plus belle toque, ils ont déambulé dans les rues de la ville pour crier leur envie et leur besoin surtout de retourner derrière les fourneaux. Car depuis plus d'un mois et demi, les restaurateurs ont baissé leur rideau à cause du coronavirus.
Le cortège s’est réuni devant l’hôtel de ville ce jeudi matin aux alentours de 11h. Les 200 personnes ont ensuite marché dans tout le centre-ville, applaudi parfois par quelques commerçants : « c’est toute l’économie locale, c’est tout le pays qui est à terre », nous dit Thierry Gignoux, cafetier.J'ai peur pour la survie de mon commerce
L’homme est propriétaire depuis une dizaine d’années d’un café situé à côté de l’hôtel de ville, chez Boule et Chou : « J’ai peur pour la survie de mon commerce. Au premier confinement, nous avons fermés 80 jours, là c’est pareil … ça va être compliqué. »
Le slogan principal des manifestants " Nous voulons travailler".
Carmen Balan est propriétaire du restaurant Fleur de Sel à Sète, depuis le début du confinement elle s’est mise à faire de la restauration à emporter et de la livraison de plats chez les particuliers, malgré cela, elle ne s’y retrouve pas : « Aujourd’hui je pioche dans mes économies, je n’ai plus de salaires depuis deux mois », nous confie-t-elle.
J'ai pensé au suicide
Aujourd’hui, en tête du cortège, elle est venue crier son désarroi : "Je suis venue ici car j’en ai ras le bol, c’est le travail de toute une vie qui est en jeu. Pour moi c’était un travail acharné, mais là c’est la mort des restaurateurs, il y a eu des moments où j’ai baissé les bras, j’ai pensé parfois à me suicider, j’ai un enfant, une famille, et là j’ai peur pour l’avenir, ce que je vois c’est la mort de la restauration."
2000 euros d’aides de l’agglomération
A la fin de la manifestation, les restaurateurs se sont tous retrouvés devant l’hôtel de ville. Ils ont fini par être reçu par le maire qui leur a annoncé une aide de l’agglomération de 2000 euros, mais aussi la prolongation de la gratuité des terrasses.
Plusieurs de ces restaurateurs sétois devraient se retrouver à Paris pour une grande manifestation à la mi-décembre.