C'est une hausse qui inquiète les familles des résidents des maisons de retraite publiques de Frontignan, dans l'Hérault. Une augmentation de 14,75 % des tarifs leur a été signalée début février par un mail pour cette année 2024.
Une hausse des tarifs de 14,75 % par mois pour les résidents des maisons de retraite publiques de Frontignan, dans l'Hérault. C'est ce qu'ont appris les familles de résidents dans un courriel, reçu début février, pour une hausse à partir de ce début d'année 2024.
La commune abrite trois résidences pour personnes âgées et un service de soins infirmiers à domicile, gérés par un établissement public local social et médico-social. Dans son conseil d'administration siègent notamment des représentants des collectivités locales.
"300 € de plus"
"On avait déjà connu une hausse l'an dernier", s'agace Michelle Aversa, fille d'une résidente de l'Ehpad Anatole France. Celle-ci est également bénévole au sein de la maison de retraite. Âgée de 99 ans, sa mère réside dans un T1 bis. "Il faudra désormais compter 300 € de plus. Ma mère a 700 € de retraite par mois. Nous sommes trois enfants qui lui donnons chacun une centaine d'euros par mois", détaille cette dernière. Des sommes déjà insuffisantes pour payer les tarifs actuels, aux alentours de 2600 € par mois fin 2023, avant les aides.
Avec les aides, il manque encore 1100 € à sortir tous les mois pour la maison de retraite. Je prends dans les économies de ma mère, mais elle n'a pas des ressources très importantes. Qu'est-ce que je suis censée faire, je l'étrangle ma mère ?
Michelle AversaFille d'une résidente de l'Ehpad Anatole France
Elle dit désormais réfléchir à des actions au niveau juridique ou par le biais d'un collectif de familles de résidents pour intervenir sur le sujet. "J'ai le sentiment que l'on fait porter le déficit et le désinvestissement aux familles. Il y a de plus une gestion très opaque dans ces établissements", reproche-t-elle.
Des hausses de tarifs "à encadrer"
"Il y a des familles pour lesquelles cela va devenir intenable, et qui vont être dans l'impossibilité de payer, réagit le député (LFI) de la huitième circonscription de l'Hérault, Sylvain Carrière, qui s'est exprimé sur le sujet sur les réseaux sociaux. Les hausses de tarif sont encadrées pour les Ehpad, on demande que cela soit également le cas pour les maisons de retraite publiques". Il explique qu'un courrier, prêt "jeudi", a été envoyé au nouveau ministre délégué en charge de la Santé et de la Prévention, Frédéric Valletoux, nommé jeudi soir.
Contacté, le directeur adjoint des structures, Lionel Wilzius, confirme les hausses des tarifs, mais ne souhaite pas communiquer sur le détail. "Je rencontre les familles cette semaine", indique-t-il. Il évoque une hausse "pour ne pas être en cessation de paiement" : "notre priorité, c'est de toujours payer les salariés. Les augmentations liées à l'inflation n'ont pas été compensées".
Des conseils de vie sociale ont lieu cette semaine au sein des différents établissements avec les familles.