A la demande de la mairie et de la préfecture, 40 personnes sont menacées d'expulsion à Sète, en pleine trêve hivernale ! Soutenus par des manifestants, les occupants de l’ancien Chai Skalli étaient convoqués par la justice, ce mercredi. Le tribunal rendra sa décision fin janvier.
Poursuivis par la mairie et la préfecture de l’Hérault, les squatteurs étaient convoqués devant le tribunal de Sète ce mercredi matin. Voilà plus de deux ans que certains occupent cet ancien chai situé quai Paul-Riquet, juste devant l’épave du Rio Tagus.
"C’est vraiment insalubre ! Même en nettoyant, il y a aucune hygiène" explique Jean Saez retraité sans domicile fixe qui habite les lieux devenus propriété de l’Etat.
Moi qui commence à avoir des problèmes de santé, j’aimerais bien avoir un petit logement ! Je peux payer, je perçois ma retraite.
Pour accompagner les squatteurs menacés d'expulsion, une cinquantaine de personnes s’étaient mobilisées. Leur message principal : sans logement décent assuré, l'expulsion est inacceptable.
La mairie et l’Etat mis en cause
"La mairie veut les expulser alors qu’elle ne propose aucune alternative ! Une quarantaine de personnes risque de se retrouver dans la rue. Pour nous, sur le plan humain, ce n’est pas acceptable, d’autant plus avec le contexte avec le Covid, c’est tout à fait anormal !" s’insurge Pierre, représentat de la Ligue des droits de l’Homme, à Sète.
Même indignation du coté de la Cimade locale : "A Sète, il y a plus de 2500 logements vacants et le maire a la possibilité d’en réquisitionner. Ces personnes demandent à être logées, certaines d’entre elles ont des salaires et sont susceptibles de payer un loyer !" renchéri Janine Lége, membre de La Cimade de Sète.
De son coté, la mairie, qui évoque un danger lié à l'insalubrité du lieu, renvoie la balle aux services de l'Etat, propriétaire de l’ancien Chai
Quant aux magistats, ils ont donné quelques semaines de répit aux squatters : leur jugement d'expulsion a été mis en délibéré au 27 janvier prochain.