Cérémonie émouvante ce dimanche matin à Sète en mémoire de l'Exodus. Il y a 70 ans, ce bateau partait de Sète vers la Palestine avec, à son bord, des milliers de juifs rescapés des camps nazis qui voulaient rallier la terre promise. 300 personnes participaient à cette commémoration.
Des descendants et des ancien passager de l'Exodus ont témoigné dimanche avec émotion à Sète (Hérault), 70 ans après le départ de ce navire qui
avait à son bord plus de 4.500 juifs rescapés des camps nazis, épisode décisif dans la création de l'État d'Israël.
Dans la nuit du 10 au 11 juillet 1947, le bateau, rebaptisé Exodus 47, quitte clandestinement le port de Sète pour la terre d'Israël, mais est arraisonné à 30 km des côtes de la Palestine, sous mandat britannique.
Les 4.554 enfants, femmes et hommes issus de plusieurs pays d'Europe sont alors évacués vers "des bateaux cages" et, après une escale à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône), débarqués à Hambourg (Allemagne) avant de rejoindre des camps de rétention.
Les conditions étaient terribles, nous n'avions pas de couchettes, nous étions sur le sol, a expliqué un rescapé venu spécialement d'Israël pour participer à la commémoration.
"L'opération Exodus stricto sensu paraît un échec, mais le cataclysme ressenti a conduit à la création un an plus tard de l'État d'Israël, les conséquences géopolitiques ont été majeures", a souligné Guy Kalfa, coprésident du comité Exodus.
Une foule nombreuse entourait dimanche sur le môle Saint-Louis les responsables politiques locaux, les représentants des autres communautés religieuses, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France, Francis Kalifat, le président du Consistoire israélite, Joël Mergui, et le grand rabbin de France, Haïm Korsia.
Au premier rang avaient pris place cinq témoins sétois de cette épopée maritime, dont un transporteur qui avait pris la tête d'un convoi de 178 camions pour acheminer de nuit les rescapés de Marseille à Sète.