À l'occasion des 80 ans de la libération de Sète, la ville inaugure son Chemin de mémoire, une exposition d'affiches à découvrir dans les rues jusqu'à l'automne 2024. Vous y retrouverez les étapes sétoises phares de l'été 1944, qu'on vous résume en images d'archives.
L’occupation de Sète par les Allemands, les premiers bombardements alliés, la destruction du port et la libération de la ville il y a exactement 80 ans : ces étapes de l'histoire sétoise sont à revivre le long du Chemin de Mémoire.
Seize affiches, accrochées le long des quais jusqu’au sommet du mont Saint-Clair, inaugurées ce mardi 20 août par la Société d’études historiques et scientifiques de Sète et de sa région (Sehsser).
Des Sétois morts sous les bombes alliées
Elles retracent l'occupation, la destruction puis la reconstruction de la ville grâce à une série de photographies d'époque, en grande partie issues de la collection Arsène Chavin.
L'occasion d'apprendre, ou de se rappeler, que 47 Sétois, dont beaucoup de cheminots résistants, ont péri sous les bombardements américains du 25 juin 1944. Frontignan aussi, pleure ses morts ce jour-là : 39 habitants sont victimes des mêmes bombardements.
La déambulation permet également de découvrir les lieux emblématiques de la ville détruits. Les Allemands les ont bombardés avant de déserter, dans la nuit du 19 au 20 août 1944, veille de l'arrivée des Alliés. L'immeuble de naissance de Paul Valéry écroulé, le môle et son phare visés, et les quais troués par les mines.
Le territoire miné par les Allemands
"Pratiquement tous les quais ont explosé en quelques heures", raconte le président de la Sehsser, Jean-Renaud Cuaz, au micro de notre journaliste Esteban Bei.
Les détonations s'entendaient de l'autre côté de l'étang de Thau jusqu'à Mèze. C'était une déflagration continue afin de rendre le port inutilisable par les Alliés.
Jean-Renaud Cuaz, président de la société d'études historiques de Sète
Déposées par les Allemands partout sur le territoire français, certaines de ces mines ont explosé plus tard, occasionnant parfois des drames. Quelques jours après la libération de Sète, un parachutiste américain est tombé sur une mine dans les Salins de Villeroy, ajoute Jean-Renaud Cuaz.
"Où on en est arrivés aujourd'hui"
Pour le maire (DVD) de Sète François Commeinhes, "il était important de montrer à l'ensemble des Sétoises et Sétois ce que la ville avait pu subir il y a 80 ans et où on en est arrivés aujourd'hui". Depuis le début de la journée, l'élu semble ravi : il "n'en revient pas du nombre de personnes qui s'arrêtent pour lire" les affiches.