Vendredi 26 juillet, le tribunal de Montpellier a condamné un pêcheur de Frontignan dans l'Hérault à 18 mois de prison dont huit avec sursis. Quatre jours avant, il avait foncé avec son bateau sur un groupe qui pratiquait la planche à voile sur l'étang d'Ingril.
Le calme apparent de l'étang d'Ingril est trompeur. Cette lagune située sur la commune de Frontignan, entre Sète et Montpellier, est le théâtre d'un conflit entre pêcheurs professionnels et les autres usagers de l'étang : notamment les pratiquants de planche à voile, kitesurf et paddle.
Agression violente
Franck vient faire du paddle depuis plusieurs années sur l'étang, qui est devenu son lieu favori pour une raison simple : "c'est un plan d'eau peu profond, on peut pratiquer sur toute la zone en toute sécurité. Et puis on ne gêne personne contrairement à la mer", explique-t-il. Les pêcheurs s'estiment pourtant entravés par cette présence des activités loisirs, leurs ressources seraient altérées.
Lundi 22 juillet 2024, après des mois de tensions, un pêcheur a foncé avec son bateau sur un groupe de véliplanchistes en fin de journée. Si le drame a été évité de justesse, l'homme a été condamné dans la foulée par le tribunal de Montpellier à 18 mois de prison dont huit fermes. Il a été placé sous bracelet électronique et écope d'une interdiction de paraître sur l'étang.
Aujourd'hui, les adeptes de la glisse sur l'étang jouent la carte de l'apaisement : "Tout le monde vient profiter de cet étang et se détendre après le travail. Cet endroit est également très important pour le tourisme et l'économie locale. On espère juste qu'on pourra trouver un peu plus précis de cohabiter tous ensemble", plaide Delphine Termignon, présidente du club d'activités nautiques TKC.
Nos équipes ne sont pas parvenues à joindre les pêcheurs concernés
Les autorités régulent... en vain
Bien avant l'incident, les autorités avaient pourtant tenté de réguler cet espace. Des réunions avec la mairie, la préfecture, les associations de pêcheurs et de sports nautiques sont fréquemment tenues, mais ne sont jamais concluantes. Un cadre légal existe également bel et bien. La préfecture a fixé des arrêtés impliquant des horaires à respecter pour les surfeurs et des distances à tenir pour les pêcheurs. Là aussi en vain, car la tension n'est jamais redescendue depuis plusieurs années maintenant, et les discussions semblent au point mort depuis l'incident.