On les a appelés "western camembert" ou "western bouillabaisse", parce qu'ils étaient tournés en France. Dans les années 1910, ces films étaient réalisés en Camargue avec de faux indiens et de vrais gardians. A Arles, une exposition leur est consacrée.
Les grandes plaines, les chevaux et les taureaux : le paysage s'y prêtait. Entre 1909 et 1913, on tournait des westerns en Camargue. A Arles, une exposition retrace l'histoire de ces films qui ont façonné l'imaginaire camarguais.
Des cascades surprenantes
On n'avait pas d'indiens sous la main ? On demandait à des japonais de passage. Pas d'effets spéciaux ? L'acteur Joë Hamman sautait de son cheval ou d'un pont sur une locomotive en route, le réalisateur se débrouillait pour filmer.
Reportage : H. Bouyé, A. Poitevin
L'acteur Joë Hamman est la figure de proue de ce qu'on a appelé le "western camembert" ou "western bouillabaisse". Après un voyage avec son père aux États-Unis en 1904, il découvre les Wild West Shows de Buffalo Bill avec qui il se lie d'amitié. De retour en France, il décide de tourner des westerns.
Avec le Marquis et manadier Folco de Baroncelli et le réalisateur Jean Durand, ils feront de la Camargue le paysage de leurs westerns, tournés avec les moyens du bord et toujours très inventifs.
Effet de mirroir
Ensemble, Joë Hamman, Jean Durand et Folco de Baroncelli ont tourné une dizaine de films, qui ont durablement influencé la culture camarguaise : "Il y a une mise en scène de la Camargue qui est celle de Baroncelli que l'on retrouve dans les films dans lesquels il a servi de conseiller artistique, estime Estelle Rouquette, Co-commissaire de l'exposition "Western camarguais" à Arles, du coup il y a un effet de miroir qui a montré aux camarguais comment ils étaient séduisants mis en scène et ils se sont mis en scène à la manière de Baroncelli."
Exposition Western Camargais : du 4 juillet au 28 août à l'église des frères prêcheurs à Arles, de 10 h à 19h30.
Entrée : 10€