Les "incohérences" d'Edith Scaravetti jugée en appel à Montauban pour avoir tué son compagnon

Mardi 14 mars 2019, 2ème jour du procès en appel d'Edith Scaravetti, jugée pour l'homicide volontaire sur la personne de son conjoint Laurent Baca en 2014, les policiers ont expliqué à la barre comment l'étrange comportement de l'accusée avait attiré leur attention.

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Lorsqu'Edith Scaravetti pousse la porte du commissariat du Mirail, le 11 août 2014, pour signaler la disparition du père de ses enfants, ce dernier n'a plus donné signe de vie depuis 5 jours.
C'est le premier élément qui surprend les enquêteurs.

Les premières investigations les convainquent que Laurent Baca ne serait pas parti sans donner des nouvelles, au moins à sa mère avec laquelle il entretient une relation fusionnelle. On est donc immédiatement dans le cadre d'une disparition inquiétante.

La famille de Laurent Baca (ses parents, ses frères et sa soeur), elle, en est convaincue depuis le début. C'est elle qui pousse Edith Scaravetti à signaler la disparition. C'est elle qui placarde des avis de recherches à Toulouse. C'est encore elle qui appelle les enquêteurs pour avoir des informations.

Mais pas Edith Scaravetti. La jeune femme, après le 11 août, ne participe pas aux recherches, n'appelle pas les policiers. "Elle nous paraît détachée. Non concernée. Sans émotion", explique le commandant de la brigade de protection des familles chargé de l'enquête. Un comportement qui fait "tiquer" les enquêteurs.

Les proches de Laurent Baca trouvent également cette attitude étrange. Edith Scaravetti avance des explications douteuses à l'absence de son conjoint, elle change de version puis s'éloigne, se repliant sur elle-même et les enfants.

L'enquête fait surgir, au fil des auditions, les violences conjugales à l'égard de l'accusée. Mais aussi les mensonges et les non-dits.
Fin octobre, les enquêteurs ont deux certitudes : Laurent Baca est mort et Edith Scaravetti est liée à sa disparition.

Le 20 novembre 2014, une quinzaine de policiers et pompiers du GRIMP (groupe de recherches et d'investigations en milieu périlleux) se présentent au domicile du couple. Ils sont littéralement agressés par une odeur pestilentielle, une "odeur de mort", dira l'un des policiers à la barre ce mardi.

La suite, on la connaît. Edith Scaravetti craque : "Je suis un monstre", répète-t-elle, "je lui ai tiré dessus". Sur ses indications, le corps de Laurent Baca est retrouvé dans les combles de la maison. Sous un "sarcophage" de béton qu'elle a fabriqué elle-même. Après l'avoir enterré dans un premier temps dans le jardin, sous une pergola.

Mais comment explique-t-elle ses omissions, ses mensonges ? Pourquoi ne dit-elle rien, ce 11 août, lorsqu'elle vient signaler la disparition. "Je pensais qu'il allait revenir", murmure Edith Scaravetti, dans le box des accusés. 

A cette réponse, le président de la cour d'assises du Tarn-et-Garonne s'agace. "Comment pouvez-vous dire ça ! Vous l'avez enterré, madame. Vous savez qu'il est mort. Il est sous la pergola, madame, quand vous allez voir la police". 

Les parties civiles insistent. "Cette déposition pour signaler sa disparition, vous la faites accompagnée de la mère de Laurent Baca. C'est une maman, comme vous. C'est elle qui lui a donné la vie". 

Long silence d'Edith Scaravetti en retour. Elle ne peut pas répondre...

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