15 cités balnéaires pointées du doigt

Un rapport de la cour des comptes recense les "errements" financiers dans la gestion de plusieurs villes de la région

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Urbanisation sauvage, concessions de plages mal maîtrisées, facilités accordées aux casinotiers.. La Cour des comptes pointe dans son rapport publié mercredi des errements dans la gestion de quinze communes balnéaires du Languedoc-Roussillon. Le rapport note des erreurs, des arrangements législatifs et comptables voire des urbanisations illégales.

D'Argeles-sur-Mer (Pyrénées-Orientales) au Grau-du-Roi (Gard) en passant par Gruissan (Aude) ou Agde (Hérault), la cour déplore en premier lieu la transgression de l'urbanisation, avec notamment le phénomène de "cabanisation" et des constructions en zone inondable quand ce ne sont pas les deux à la fois.

Ainsi, à Vias (Hérault), 3.500 cabanons et mobile-homes en zone inondable occupent 200 hectares, calcule la Cour, constatant que ces constructions ont été "finalement légitimées" par la commune mais qu'elles n'apportent aucune taxe d'habitation.

Les concessions de plages sont également dans le collimateur des magistrats. Notamment les paillotes de La Grande Motte ou du Grau du Roi qui ont développé des activités non autorisées: vente de vêtements, repas d'affaires, mariages, discothèque...

Autre remarque, ces restaurants de plage ne représentent pas une source de revenus suffisante aux villes par rapport aux sommes engagées pour l'entretien des plages.

Par exemple, les établissements de Palavas (banlieue de Montpellier) ont rapporté 97.900 euros pour 1,42 million d'euros de chiffre d'affaires.

Les "cadeaux" aux casinotiers sont également mis en exergue. La crise a déjà occasionné une perte de recettes pour les communes. Mais, en plus, dénonce la Cour, les municipalités "consentent fréquemment aux casinotiers des facilités en méconnaissance des textes applicables".

Certes, les "communes balnéaires ne connaissent généralement pas de difficultés" mais "leur situation se tend depuis quelques années", relève le rapport de gestion de ces communes du littoral de la 4e région la plus touristique de France avec 15 millions de visiteurs et 102 millions de nuitées.

Et de prévenir: "Cette tension risque de diminuer la marge de manoeuvre" alors que "les stations construites à la fin des années 1960 commencent à vieillir et doivent conduire de lourdes opérations de restructuration et de modernisation", à l'image de La Grande Motte.

Les travaux seront d'autant plus importants, estiment les magistrats, que la côte du Golfe du Lion est menacée, avec "24% qui souffre d'érosion" et 28% maintenue en stabilité artificielle par des ouvrages qu'il faut régulièrement entretenir (digues, épis...).

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