Beaucaire: le PDG de Belvédère quitte l'entreprise

Jacques Rouvroy est remplacé par Krzysztof Trylinski, directeur général et cofondateur du groupe.

Le groupe de spiritueux Belvédère, en proie à de graves difficultés financières, a annoncé mardi le remplacement de son PDG Jacques Rouvroy. Il quitte l'entreprise officiellement "pour des raisons personnelles", son directeur général et cofondateur Krzysztof Trylinski prend sa place.

Dans un communiqué, M. Trylinski a indiqué qu'il entendait céder "rapidement" deux marques, sans préciser lesquelles, et a invité les créanciers à négocier afin de trouver une issue à la crise que traverse le groupe.

Les deux principaux dirigeants du groupe français de spiritueux Belvédère ont augmenté leurs rémunérations de 35% en 2010 alors que la société est en proie à de graves difficultés financières depuis quelques années, a-t-on appris mardi à la lecture des comptes 2010.

Les deux fondateurs du groupe, son PDG Jacques Rouvroy et son directeur général délégué Krzysztof Trylinski ont touché chacun 570.000 euros au titre des "rémunérations perçues de la société Belvédère", selon le rapport financier 2010 publié sur le site.

L'année précédente leurs rémunérations qui étaient également identiques s'élevaient à 420.000 euros, selon le rapport 2009.

Belvédère, dont la dette s'élève à 375 millions d'euros - près de 500 millions intérêts compris - a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Nîmes (Gard) en septembre.

"Mon objectif prioritaire est de désendetter Belvédère. Cela sera rendu possible rapidement par la cession prochaine de deux marques", a-t-il déclaré en invitant les créanciers de Belvédère "à venir s'asseoir à la table des négociations pour le bien de l'entreprise et la préservation de ses emplois".

L'entreprise, créée en 1991, compte aujourd'hui 3.650 salariés dans le monde, dont 750 en France, selon le communiqué.

Le nouveau PDG précise qu'il souhaite que le groupe se concentre sur son coeur de métier "sur lequel il s'est construit internationalement : créer des marques de spiritueux haut de gamme et mondiales.

Il rappelle également que Belvédère bénéficie d'un portefeuille de marques "qui est valorisé 1 milliard d'euros minimum". "Je demande à nos créanciers, Oaktree Capital Management -propriétaire de notre concurrent en Pologne- en tête, de bien vouloir négocier une sortie honorable de cette crise que nous subissons avec nos salariés depuis 2008", conclut-il.

Belvédère, septième producteur mondial de vodka qui possède les marques Marie Brizard (anisette), Sobieski (vodka) et William Peel (whisky), avait initialement été placé sous procédure de sauvegarde en juillet 2008, pour rééchelonner sur dix ans sa dette.

Début 2011, les créanciers de Belvédère, réunis au sein du Comité des porteurs d'obligations à taux variables (FNR) et représentés par la banque américaine Bank of New York Mellon, avaient saisi la justice, estimant que le groupe ne respectait pas le plan de sauvegarde négocié en 2008. Le 7 juin, la cour d'appel de Dijon a confirmé la fin du plan de sauvegarde.

Mais le feuilleton judiciaire a rebondi à Nîmes, où le tribunal de commerce a décidé le 1er juillet d'étendre une procédure de sauvegarde concernant une filiale de Belvédère, la maison de vins Moncigale à Beaucaire (Gard), au groupe lui-même. Dans la foulée, Belvédère avait déménagé son siège social de Beaune (Côte-d'Or) à Beaucaire.

L'affaire n'est pas terminée pour autant, le parquet ayant fait appel de la décision du tribunal nîmois sur l'extension de la procédure de sauvegarde. L'audience aura lieu le 13 octobre. Les créanciers attendent cette échéance de pied ferme puisque la décision de la Cour d'appel pourrait remettre en cause la mise en redressement judiciaire.

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