Condamné à 20 ans de réclusion, Jean-Michel Bissonnet a fait un malaise cardiaque dans sa cellule.
Condamné en appel, à Carcassonne, pour avoir commandité le meurtre de sa femme, Jean-Michel Bissonnet a été victime d'un malaise cardiaque dimanche. Hospitalisé à Gui de Chauliac à Montpellier, il devrait retrouver la prison ce lundi.
La thèse de la tentative de suicide n'est pas exclue.
"Ses jours ne sont pas en danger, il va rester en observation pendant 48 heures", a déclaré à l'AFP Me Raphaële Chalié, avocate des enfants Marc et Florent Bissonnet, soulignant que l'hypothèse d'une tentative de suicide, évoquée la veille, n'était "absolument pas vérifiée" pour l'instant.
"On n'a pas d'information, y compris les enfants, qui ont été autorisés à le voir cet après-midi ", a-t-elle ajouté.
Selon le parquet de Montpellier, "rien ne dit" qu'il s'agit d'une tentative de suicide, même si Jean-Michel Bissonnet a été retrouvé "dans un état semi-comateux", faisant penser à une "possible ingestion de médicaments".
"Il n'y aura de toutes les façons pas d'enquête pénale", a-t-on ajouté de même
source. "On ne sait pas s'il a mal pris son traitement ou s'il a pris d'autres médicaments,
il faut être prudent sur l'origine de ce malaise", a expliqué pour sa part Me Chalié. L'avocate a ajouté que M. Bissonnet lui-même, toujours "dans un état semi-comateux", n'était pas encore en mesure d'expliquer ce qu'il s'était passé.
Un malaise dimanche après-midi.
Il a fait un malaise "entre 13H30 et 14H00" dans sa cellule de la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault), a déclaré à l'AFP Yves Micolet, procureur adjoint de la République de Montpellier. Ses jours "ne sont pas en danger d'après l'équipe médicale qui le suit" à l'hôpital Gui de Chauliac, a-t-il ajouté, précisant que M. Bissonnet restait en observation pour la nuit et devait sortir lundi.
Si L'Agglo-Rieuse, hebdomadaire montpelliérain qui a révélé l'information sur son blog, évoque une possible "tentative de suicide", M. Micolet s'est voulu prudent. "Il s'agit peut être d'une tentative de suicide vu le profil de Jean-Michel Bissonnet", a-t-il dit, après avoir démenti dans un premier temps cette piste.
Ce détenu, a-t-il reconnu, est "particulièrement surveillé car son "risque suicide" est jugé élevé, étant donné qu'il vient d'être condamné en appel alors qu'il continue de clamer son innocence". "Mais nous n'avons aucun élément matériel à ce moment pour prouver qu'il s'agit d'une tentative de suicide", a souligné le procureur adjoint. "A son admission à l'hôpital, les médecins ont opté pour un malaise cardiaque car Jean-Michel Bissonnet avait du mal à respirer et se plaignait de douleurs à la poitrine. Ce n'est qu'en apprenant son identité qu'ils ont pensé à une possible tentative de suicide, non avérée à ce stade", a t-il poursuivi, précisant que les médecins parlent "d'alerte cardiaque avec suspicion d'intoxication médicamenteuse".
Dimanche soir, Jean-Michel Bissonnet avait repris conscience, mais se trouvait toujours "dans un état semi-comateux". Il "n'a pas encore dit s'il avait souhaité mettre fin à ses jours et comment", a précisé Yves Micolet.
Jean-Michel Bissonnet, riche retraité de 64 ans, a été condamné jeudi à 20 ans de prison par la cour d'assises de l'Aude pour avoir commandité le meurtre de son épouse, Bernadette, abattue le 11 mars 2008 de deux coups de fusil à canon scié dans la villa du couple, à Castelnau-le-Lez (Hérault). "Sa première réaction est de dire qu'il ne fera pas un jour de prison de plus", avait alors dit un de ses conseils, Jean-Marc Darrigade. Les jurés d'appel ont réduit la peine de 30 ans prononcée en première instance par les assises de l'Hérault.