Malgré l'interdiction légale, des dérogations autorisent pendant deux jours l'épandage par avion de pesticides.
Toulouse: Premiers épandages aériens.
Ils sont légalement interdits mais les épandages aériens de pesticides ont parfois lieu sur dérogation préfectorale. Ils ont débuté aujourd'hui dans le Gers et la Haute-Garonne.
C’est une bataille acharnée que se livrent agriculteurs et défenseurs de l’environnement sur les épandages de pesticides par avion. La loi est claire : l'arrêté du 31 mai 2011, qui découle de la loi Grenelle 2, stipule qu’il est interdit de réaliser des épandages aériens.
Toutefois, des dérogations sur maïs, riz, vigne et banane sont possibles.
Dans de nombreux départements (Guadeloupe, Ariège, Gard, Gers, Indre...), des préfets ont ainsi déjà pris des arrêtés autorisant ce type de pulvérisation. Mais ce n'est pas le cas dans toute la région : mercredi et jeudi, l’administration a autorisé des épandages aériens dans le Gers sur les communes de Samatan et Bezeril, et en Haute-Garonne à Villaudric, Le Castera, Villematier, Castelginest, Caignac, Montaut. Jeudi, ce sera au tour de Carbonne, Salles, Saint-Elix, et Lavelanet de Comminges.
Des épandages par hélicoptère
Les traitements se font par hélicoptère. Le produit utilisé serait un insecticide le Sherpa 2 GC (cyperméthrine) en micro granulé. Il est utilisé contre la pyrale du maïs, un insecte ravageur pour cette culture.
Les associations de défense de l’environnement montent au créneau. Elles dénoncent « la violation de nombreux articles de l’arrêté signé par le préfet de Haute-Garonne le 5 juillet 2012 » comme le « non respect du délai d’information des apiculteurs » (Il est de 72heures), « la non communication des parcelles traitées » ou encore « du maïs en fleur dans certaines communes concernées ».
Les apiculteurs sont aussi mobilisés. Ils dénoncent les conséquences de ces épandages aériens sur les abeilles avec « un effet de mortalité dans la ruche » ou encore un risque de perturbation du comportement de l’abeille.
Selon le site actu-environnement, huit cents opérations d’épandage aérien sont autorisées cette année en France, la grande majorité Outre-mer.
Des épandages qui pourraient tourner court
Mercredi matin, un représentant de la DRAAF présent lors du premier épandage a constaté qu'une partie du champ de maïs traité était en fleur. Or, l'arrêté du 5 juillet 2012 interdit tout traitement du maïs lorsqu'il a entamé sa floraison car des abeilles pourraient être en train de butiner. Un procès-verbal a donc été dressé à l'encontre du semencier. Et la préfecture de Haute-Garonne prévient : tout nouveau manquement à l'arrêté lors d'un épandage entrainera l'abrogation pure et simple de l'arrêté.