Gaz de schiste: les écologistes demandent plus

Le gouvernement vient de rappeler l'interdiction de la fracturation hydraulique. C'est insuffisant pour les écologistes.

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Rodez: les écologistes face au gouvernement

Le gouvernement vient de se prononcer sur le gaz de schiste en affirmant que la fracturation hydraulique restera interdite. Mais pour les écologistes du Larzac cette mesure est insuffisante.

Le gouvernement ne reviendra pas sur l'interdiction de la fracturation hydraulique, technique interdite par une loi en France pour l'exploration des gaz de schistes, a annoncé vendredi la ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Delphine Batho.

"Le gouvernement maintient clairement et nettement sur l'interdiction de l'exploitation des gaz de schiste, car nulle part dans le monde il n'a été prouvé que cette exploitation pouvait se faire sans dégâts considérables sur l'environnement et avec des risques importants pour la santé", a affirmé Mme Batho interrogée sur BFMTV.
"Rien dans l'agenda du gouvernement aujourd'hui n'envisage de revenir sur l'interdiction de la fracture hydraulique", a-t-elle ajouté.
Selon elle, ce qui pose problème c'est la technique utilisée pour explorer et exploiter ce type d'énergie fossile "avec des produits chimiques qui ensuite vont dans les nappes phréatiques".
La fracturation hydraulique consiste à injecter à très forte pression un mélange d'eau, de sédiments et de produits chimiques pour briser la roche et libérer les molécules de gaz naturel.

Hostilité de l'opinion


Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, avait laissé entendre début juillet que le gouvernement allait "regarder" ce dossier sensible de l'exploitation du gaz de schiste en France, sans toutefois le "rouvrir".
Pour Delphine Batho, son collègue "et ami" Arnaud Montebourg avait alors formulé "une réflexion intellectuelle qui n'est pas basée sur des faits".
A la question de savoir si le gouvernement allait octroyer de nouveaux permis d'exploration pour connaître l'importance réelle des éventuelles réserves de cette énergie dans le sous-sol français, la ministre a répondu "non, il va y avoir la réforme du code minier", texte qui fixe les règles sur l'exploitation des énergies dans les sols.
L'Union française des industries pétrolières (Ufip), l'organisation patronale du secteur pétrolier français, a indiqué qu'elle espérait toujours que les gaz de schiste "ne soient pas exclus" du débat sur l'énergie prévu après la grande conférence annoncée à l'automne.
"On enregistre la déclaration de la ministre. Mais on souhaite que ce débat puisse avoir lieu au moment où l'on parlera de l'énergie à l'automne", a déclaré à l'AFP son président Jean-Louis Schilansky.
Face à l'hostilité de l'opinion, l'industrie pétrolière se montre prudente sur la question. Le secteur plaide pour des forages de prospection permettant de confirmer la présence et la possibilité d'exploitation commerciale de gaz de schiste dans l'Hexagone.
La France est considérée avec la Pologne comme le meilleur gisement potentiel en Europe de ce gaz retenu prisonnier dans la roche. Les causses du Larzac sont particulièrement concernés. Mais les habitants s’opposent fermement et depuis plusieurs années à l’extraction du gaz du schiste.

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