La Direction des Musées de France vient de récupérer le tableau, au grand dam du galeriste anglais qui l'exposait.
Réapparition d'un tableau du musée des Augustins
"Le Christ portant la croix", ainsi s'intitule cette toile de Nicolas Tournier peinte vers 1632, vient de réapparaître à Paris. L'Etat puis la ville de Toulouse imaginent bien le récupérer mais cela ne s'annonce pas aussi simple.
L'Etat vient donc de récupérer ce qu'il considère comme "un bien inaliénable et imprescriptible". Sans négociation avec le galeriste anglais qui l'exposait, "Le Christ portant la croix" toile peinte par Nicolas Tournier vers 1632, revient dans le giron français près de 200 ans après son vol aux Musée des Augustins à Toulouse.
Ce tableau monumental de Nicolas Tournier avait ressurgi dans une galerie parisienne, exposé par la galerie londonienne Mark Weiss au salon Paris-Tableau.
Il appartenait jusqu’en 1818 à la collection du Musée des Augustins de Toulouse. Dérobé par un inconnu en 1818, il avait ensuite bel et bien disparu des inventaires du musée toulousain sans que l’on sache exactement dans quelles conditions.
Le galeriste Mark Weiss qui avait entamé des discussions avec le musée toulousain pour lui revendre la toile s'est dit "très choqué" par la décision de la Direction des Musées de France (DMF).
Décrit comme exceptionnel, "Le Christ portant la croix" appartient à un ensemble de trois peintures intitulée "La Bataille des roches rouges" et "Le Christ porté au tombeau". L'oeuvre est retrouvée quelques années après le vol chez Salvatore Romano, un antiquaire italien de Florence (1875 - 1955). Puis sa très imposante collection est dispersée par Sotheby's dans un palais de la ville. Humblement affilié à un "maître caravagesque", la toile est adjugée aux enchères à 57 500 €. A ce moment-là, l'ancien conservateur du musée des Augustins aurait décliné la proposition d'achat faute de fonds d'acquisition. "Le Christ portant la croix" est alors retourné dans le domaine privé et son prix est passé à 400 000 € à la foire d'art de Maastricht. Acquis par la galerie britannique Weiss, il aurait été affiché à 675 000 € en 2011.
Pour ne pas le voir disparaître à nouveau, l'Etat français avait dans un premier temps interdit le tableau de sortie du territoire, revendiquant sa propriété.