Faute de pluie, le niveau de la Garonne et de nombreuses rivières du Sud-Ouest est préoccupant.
La Garonne est descendue à un niveau alarmant
Faute de pluie, le niveau de la Garonne et de nombreuses rivières du Sud-Ouest est préoccupant.
Le niveau de la Garonne et de nombreux cours d'eau du Sud-Ouest est jugé préoccupant par l'agence Adour-Garonne, chargée de la gestion de l'eau dans le grand Sud-Ouest. Il pourrait même devenir critique en l'absence de pluies.
La Garonne et une grande partie du bassin sont affectées par un déficit de pluies considérable. Les nappes phréatiques, qui réalimentent la Garonne, principal cours d'eau du bassin, en été et en automne, accusent le coup. Dans certaines stations de mesure, les niveaux sont proches de leur plus bas historique.
"Sur les onze derniers mois, il est tombé moitié moins" d'eau qu'au cours d'"une année normale sur le bassin amont de la Garonne", des Pyrénées jusqu'à la confluence avec le Tarn, a indiqué Mathias Daubas, ingénieur hydrologue à l'agence de l'eau Adour-Garonne.
Les pluies du printemps ont certes apporté un répit. Mais le bassin a connu l'un de ses mois d'août les plus secs depuis 1959. Les agriculteurs ont aussi beaucoup prélevé pour combattre la sécheresse.
Du coup, à Portet-sur-Garonne (Haute-Garonne), en amont de Toulouse, "le débit est de 37,5 mètres cubes par seconde contre 50 mètres cubes par seconde habituellement à la même période de l'année", a précisé M. Daubas.
De petits affluents de la Garonne, l'Adour, la Charente, la Dordogne, le Lot et le Tarn, connaissent déjà une situation de crise menaçant la vie aquatique.
Le niveau de la Garonne a, lui, dépassé un premier seuil d'alerte. Il pourrait s'aggraver dans les prochains jours en l'absence de précipitations significatives, jusqu'à devenir critique pour les écosystèmes auqatiques et les usages.
Or, Météo France indique que les conditions vont rester très estivales dans les prochains jours.
Les Pyrénées sont avec, le Massif central, l'autre château d'eau naturel du bassin. Pour soutenir le débit de la Garonne, on procède depuis le 19 juillet à des déstockages provenant de réservoirs de barrages exploités par EDF. Ces soutiens d'étiage ont déjà coûté 2,6 millions d'euros et ce sont 70.000 euros qui passent certains jours sous les ponts de Toulouse, a relevé l'agence de l'eau.
Mais, là aussi, il y a lieu d'être vigilant car les stocks s'amenuisent : 40 millions de mètres cubes ont déjà été utilisés sur les 57 disponibles pour la période juillet-octobre. La réalimentation de certains cours d'eau du bassin n'est plus possible car les réservoirs sont vides.
Ainsi, plus de la moitié du bassin est sous le coup de limitations de prélèvements.
En Haute-Garonne par exemple, les prélèvements à usage agricole dans le fleuve sont interdits deux jours par semaine. En plus de la Haute-Garonne, le Tarn-et-Garonne, le Gers, l'Aveyron, le Lot et le Tarn ont pris des mesures de restriction d'eau.
Et ce sont en tout treize départements de ce bassin, qui représente un cinquième du territoire national, qui ont interdit les prélèvements d'eau non prioritaires.
Mais des mesures plus restrictives encore sont à envisager si le manque de précipitations persiste.