Le biterrois Julien Da Costa remporte les 24 H du Mans moto pour la deuxième année consécutive.
Au guidon de la Kawasaki N.11, Da Costa faisait équipe avec Olivier Four et Grégory Leblanc. Ils devancent d'un tour la Suzuki N.1 pilotée par Anthony Delhalle, Daisaku Sakai et Baptiste Guittet et de huit tours la Yamaha N.7 d'Igor Jerman, Steve Martin et Loris Baz.
Une victoire qui ne doit pas occulter la 2e place de la Suzuki N.1 en marche vers
un possible 11e titre mondial.
Pour la première fois dans l'histoire de cette épreuve, la gloire est revenue
deux années de suite au même équipage. Kawasaki, qui a bâti une bonne part de sa
renommée en France sur ses résultats en Endurance dans les années 70, n'est d'ailleurs
engagé que dans les deux épreuves hexagonales d'un Championnat qui compte cinq
courses.
"J'aimerais pouvoir faire une saison complète mais les budgets sont difficiles
à trouver en ce moment. Il y a également cette volonté chez Kawasaki", a expliqué
Gilles Staffler, le patron de l'équipe victorieuse. "Nous aurons besoin d'un financement
extérieur", a estimé Christian Bourgeois, ancien pilote de renom et responsable
des activités courses chez Kawasaki France.
Deuxième au Bol d'Or et premier au Mans, Kawasaki peut s'ennorgueillir d'avoir
retrouvé son lustre d'antan avec la nouvelle ZX-10R. En l'absence de "graal" mondial
à décrocher, la moto verte a pu s'exprimer "sans aucune pression", dixit Bourgeois,
lors d'une course qui ressemblait plus, selon son expression, "à un vrai sprint".
"Quand on se bat pendant plus de vingt heures à moins de 30 secondes de son concurrent, on peut être déçu de finir deuxième", a réagi Anthony Delhalle, le premier pilote Suzuki. En dépit d'un équipage reconstitué pour la circonstance, après les défectionsde Vincent Philippe et Freddy Foray, blessés tous les deux, la GSX-R 1000 du Suzuki Endurance Racing Team (SERT) est partie en trombe pour finir de la même manière.
Moins d'une seconde d'avance après 625 tours
Au beau milieu de la nuit, à l'issue de la 18e heure de course, elle était positionnée
à 961/1000e des futurs vainqueurs. A 10h du matin, le coude à coude était toujours
d'actualité mais un incident rarissime est venu stopper l'élan de la N.1: pour
une selle cassée, la Suzuki a perdu une minute et la course.
"Depuis que nous alignons cette moto en course, c'est-à-dire depuis quatre ans,
nous n'avons jamais connu ce problème", a déploré Dominique Méliand, la patron
du SERT. "Je ne pouvais pas lancer mes pilotes à l'assaut, il ne restait plus assez de
temps et surtout, nous partons dans un mois et demi au Qatar pour rapporter un
nouveau titre mondial", a-t-il expliqué.
Grâce à cette deuxième place -"peut-être la plus belle de ma carrière, même si
je n'aime pas les deuxièmes places", avouait Dominique Méliand-, la Suzuki repasse
devant la BMW N.99 dans la course au titre.
La moto allemande, qui a longtemps animé l'épreuve, a dû rétrograder à la 7e place
pour des problèmes d'électronique. Au départ samedi, elle possédait six points
d'avance sur la Suzuki. Elle en a désormais neuf de retard. Il faudra en découdre
au beau milieu du désert du Qatar pour se faire une place au soleil.
"On va probablement récupérer Vincent Philippe, une clavicule ce n'est rien pour
un pilote et on va chercher le titre", a prévenu Méliand, que le milieu de l'Endurance
surnomme "le chef".