Une tête renversée et un but renversant d'Ali Ahamada permet au TFC d'égaliser contre Rennes (2-2).
C'est inédit à Toulouse et la Ligue 1 n'avait pu ça depuis 16ans. Aux alentours de 22h hier soir le Stadium de Toulouse a basculé dans la quatrième dimension: le gardien de but a marqué le point égalisateur.
En jetant son 1,89 m afin de reprendre de l’arrière du crâne un coup franc de Wissam Ben Yedder, Ali Ahamada a marqué contre Rennes tout au bout du temps additionnel, et rejoint ainsi le Nancéien Grégory Wimbée (contre Lens, en novembre 1996) dans la légende. Plus fort encore : le portier de l’équipe de France Espoirs s’est découvert, à 21 ans, d’étonnants talents de medium. «J’ai eu un flash, confesse-t-il. Lorsqu’on était menés 1-2, j’avais une telle rage de vaincre que je me suis imaginé en train de marquer puis de célébrer ce but avec le public qui m’encourage tellement, depuis mes débuts en équipe première.» C’était le 20 février 2011, lors d’une entrée en jeu à quatre minutes de la fin, le temps d’encaisser un penalty et de perdre contre… Rennes (1-2).
Le natif de Martigues a fait du chemin, et signé une formidable première saison complète en tant que titulaire, en 2011-12, au chevet de la meilleure défense de L1, à égalité avec le champion montpelliérain (34 buts encaissés). Depuis le début de l’actuel exercice, Ahamada, totalement «hermétique à la pression», dixit son entraîneur Alain Casanova, continue sur sa belle lancée. Ainsi samedi, avant son coup de tête victorieux, le Franco-Comorien avait certes plié deux fois, mais aussi sorti deux arrêts d’un autre monde face aux Bretons Féret et Boye. «Il a d’énormes qualités, mais sa principale, c’est de croire énormément en lui, grâce à sa croyance religieuse, explique Olivier Blondel, le deuxième gardien du TFC. Apparemment, lorsqu’il est monté sur la dernière action, il a dit à Serge Aurier [défenseur du TFC] : «je vais marquer !». Il est complètement décalé, c’est un artiste.»
Ancien gardien professionnel, Alain Casanova apprécie la performance de son poulain. Mais le technicien toulousain, précise, très pince-sans-rire: «Ali est encore loin de mon record. Moi, j’ai mis trois buts, pas de la tête, mais sur des ciseaux retournés.»