La Comurhex de Narbonne a stoppé pour 2 mois sa production. En cause la baisse des commandes du Japon.
Narbonne (11) : production d'uranium suspendue
A Narbonne, Areva suspend pour deux mois la production et la transformation d'uranium en raison de la baisse de la demande des centrales nucléaires au Japon après la catastrophe de Fukushima, a-t-on appris jeudi auprès du groupe nucléaire français.
Areva suspend pour deux mois la production de deux usines françaises de transformation d'uranium en raison de la baisse de la demande des centrales nucléaires au Japon après la catastrophe de Fukushima, a-t-on appris jeudi auprès du groupe nucléaire français.
Les deux sites concernés sont ceux de la Comurhex à Malvesi dans l'Aude et au Tricastin (Drôme), a indiqué une porte-parole d'Areva.
"Au regard des conditions actuelles du marché court terme de la conversion, Comurhex prend la décision d'interrompre sa production sur une durée de 2 mois pour cette fin d'année", a déclaré le groupe.
"Cette décision se justifie par les événements intervenus au Japon qui amènent aujourd'hui à une baisse des livraisons des électriciens japonais et à une pression sur les prix court terme de ce marché", poursuit Areva.
En août, le taux d'utilisation des sites nucléaires japonais est tombé en août à 26,4% de la capacité totale théorique des réacteurs du pays, un niveau qui n'a jamais été aussi bas. Seulement 11 réacteurs sur 54 sont actuellement en service.
La Comurhex, filiale à 100% d'Areva, transforme l'uranium naturel en deux phases pour obtenir de l'hexafluorure d'uranium, qui est ensuite enrichi et transformé en combustible pour les centrales nucléaires.
Aucune mesure de chômage technique n'est prévue, du fait de congés et de formations prévues pour les employés, selon Areva.
L'avenir des sites fraçais :
Areva projette d'investir 610 millions d'euros dans de nouvelles usines de conversion de l'uranium sur les sites de Malvesi (Aude) et de Tricastin (Drôme). Les travaux de génie civil ont commencé en novembre 2009 et la mise en service est prévue en 2013.
La pleine capacité de production, 15 000 tonnes annuelles, devrait être atteinte en 2015, avec un capacité d'extension posible à 21 000 tonnes annuelles.
Les activités du site créé en 1959 :
L'usine Comurhex de Malvési est une installation nucléaire situé dans la commune de Narbonne. La société Comurhex qui exploite le site y procède à la conversion de concentrés uranifères provenant des sites miniers en tétrafluorure d'uranium. L'usine a été mise en service en 1959.
Le site comprend par ailleurs depuis 2008 la deuxième plus puissante centrale solaire photovoltaïque de France avec 7 MW (la première étant à Saint-Clar dans le Gers avec 9 MW).
L'usine purifie les concentrés de minerais d'uranium (yellowcake) puis réalise la fluoration de l'uranium en tétrafluorure d'uranium (UF4), par divers processus physico-chimiques mettant en œuvre de l’acide nitrique, de l’ammoniac (3 à 4 000 tonnes par an), de l’hydrogène et de l’acide fluorhydrique (4 à 5 000 tonnes par an). Dans le cycle du combustible nucléaire, cette étape suit l'extraction de l'uranium réalisée dans les mines. Les approvisionnements miniers sont désormais réalisés à l'étranger dans les pays suivants : Niger, Canada et Kazakhstan.
La capacité de production de l'usine est limitée à 14 000 tonnes/an d'uranium métal par un arrêté de la préfecture de l'Aude. Il n’existe que 5 autres usines de conversion d’uranium dans le monde (Canada, Chine, États-Unis, Royaume-Uni, Russie).
Comurhex est la plus importante, produisant plus du quart de la capacité mondiale. Environ 73 % de la production est expédié à Eurodif, le reste étant exporté. Le tétrafluorure d'uranium produit à Malvesi est alors transformé sous la forme gazeuse d'hexafluorure d'uranium (UF6) et enrichi en uranium 235.
Sur la partie nord du site est située une aire de stockage des concentrés d'uranium d'une capacité de 25 000 tonnes en 1990, pouvant être portée à 40 000 tonnes. 18 hectares sont occupés par les bassins de lagunage pour la décantation et l'évaporation de 64 000 m3⋅/an d'effluents nitratés contenant de l'uranium naturel. Ces bassins fonctionnent comme un marais salant, laissant s’évaporer l’eau naturellement sous l’action du soleil et du vent. Ces bassins recueillaient à la fin de l'année 2004 les résidus de 45 années de production, soit 380 000 tonnes de dépôts nitratés contenant 330 tonnes d'uranium.