Le cas de Molex interpelle en raison de la détermination des salariés, qui seront pourtant les premières victimes.
Le 23 octobre 2008, les 283 salariés de l’usine Molex de Villemur-sur-Tarn apprennent la prochaine fermeture de leur usine, pour cause de délocalisation. Un véritable coup de massue…
Molex, c’est un géant de l’automobile. Un équipementier américain, qui traite notamment avec Peugeot et Renault.
C’est surtout une entreprise bénéficiaire. D’où l’incompréhension des salariés, puis des élus locaux, puis de la France entière. Car la fermeture de l’usine Molex de Villemur devient rapidement un cas d’école, presque une affaire d’Etat.
Après l’annonce brutale de la délocalisation du site en Slovaquie, Molex va devenir également un feuilleton, aux multiples rebondissements.
Dès le mois de novembre 2008, soit un mois après l’annonce, les salariés comprennent que la fermeture est programmée de longue date par les dirigeants américains du groupe Molex. Les syndicats déposent plainte pour délit d’entrave : c’est le début d’une interminable série de batailles judiciaires, entre une direction déterminée à mener un plan social le plus rapidement possible et des salariés tout aussi déterminés à sauver leur outil de travail, leur savoir-faire, leur avenir… Dans ce bras-de-fer, un autre acteur va s’inviter. L’Etat français, qui tentera, par la voix de son ministre de l’Industrie, Christian Estrosi, de faire de Molex un exemple.
L’affaire Molex prend alors une dimension nationale, les médias s’en mêlent, ainsi que les syndicats et les personnalités politiques françaises. A Villemur-sur-Tarn, petite commune déjà touchée par la crise, la solidarité entre les salariés, le soutien de la population et de sélus locaux, font aussi de ce drame humain et économique un exemple.
Si l’usine Molex de Villemur-sur-Tarn a fermé ses portes à la fin de l’été 2009, l’ « Affaire Molex » n’est pas terminée. Il reste quelques procédures judiciaires en cours. Une centaine de salariés n’a toujours pas retrouvé d’emploi. Certains ont repris le chemin de l’usine, reprise sous le nom de Villemur Industrie.
Rien n'a fait reculer Molex
Jean-Marc Denjean, avocat des salariés estime que la direction de Molex s'est montrée particulièrement inflexible.
Agé de 55 ans, Jean-Marc Dejean est avocat à Toulouse, spécialiste du droit du travail. Conseil des salariés de Molex, il les accompagne encore dans les diverses procédures en cours.
Cliquez ici pour écouter l'analyse de Jean-Marc Denjean
Molex fait peu de cas du droit social français
Olivier Degauque, du cabinet Syndex a étudié la viabilité du site de molex à Villemur pour le CE.
Olivier Degauque est expert-comptable au sein du cabinet d'expertise indépendant Syndex. Syndex a été mandaté par le CE de Molex pour étudier la viabilité du site de Villemur. Depuis 1971, Syndex assiste les élus du personnel, dans les CE et les CHSCT. Syndex est une scoop.