Depuis avril, des retards et lenteurs perturbent le réseau de tram de Montpellier. Un maillage qui reste pratique.
Devenu le plus grand réseau de France (56 km) le 7 avril après son passage de deux à quatre lignes, le tramway de Montpellier accumule depuis les difficultés et agace ses usagers. Mais que serait désormais Montpellier, sans ces tramways reconnaissables dans toute la France ?
Retards, défauts d'information, embouteillages de rames, lenteur, desserte inachevée du littoral... la liste des récriminations serait longue.
Interrogé par l'AFP, Jean-Luc Frizot, directeur général de TaM (Transports de l'agglomération de Montpellier), reconnaît une mise en service mouvementée. Fin juin, l'entreprise a fait servir, en guise d'excuses, quelque 12.000 cafés et croissants à ses clients. "Il s'agissait de les remercier de leur patience!".
Depuis le lancement des 3e et 4e lignes, un investissement de 530 millions d'euros, avec des rames dessinées par le couturier Christian Lacroix, des ajustements techniques ont été opérés, au niveau des annonces sonores et de l'identification des rames notamment.
Mais des problèmes perdurent. Comme cette scène, récurrente, du conducteur qui sort du tramway, arrêté au feu rouge, pour tourner une clé.
"Les télécommandes de la rame ne fonctionnant qu'approximativement, nous sommes parfois amenés à sortir pour tracer notre itinéraire sur un boîtier situé sous un feu de manoeuvre, à l'aide d'une clé spéciale qui nous sert aussi à ouvrir notre cabine", confie un agent.
Autres griefs, le tracé et la vitesse du tram, limitée à 10 km/h au noeud de la gare St-Roch, qui lui vaut le sobriquet de "tram le plus lent de France".
"La ligne 1 roule à une moyenne de 18 km/h, les 2 et 3 à 20-21 km/h et la 4 à 15 km/h. Les politiques ont fait le choix d'une desserte fine en centre-ville.
En mettant une station tous les 600 mètres, le réseau serait plus rapide mais la desserte moins efficiente", répond Xavier Dupuy, directeur de la production de TaM.
Dernier élément: la ligne 3 échoue à environ 1,5 km de la mer, à Pérols, au grand dam des touristes. Car la commune côtière de Palavas-les-Flots, qui devait initialement accueillir le tramway, est sortie de l'agglomération de Montpellier en 2004. "Le tram ira à la mer, c'est dans le sens de l'histoire", promet Jean-Pierre Moure, président de l'agglomération. Mais Yvon Bourrel, son homologue du Pays de l'Or (Mauguio-Carnon, Palavas, La Grande-Motte), n'en veut pas, et, même en cas d'accord, TaM ne voit pas une desserte de la mer avant 2017... Patience..!