Le site a été cambriolé et surtout mis à sac pour la 8e fois depuis l'ouverture de la saison d'hiver 2011/2012.
Les Restos du coeur des Pyrénées-Orientales à Perpignan viennent de subir leur huitième cambriolage cet hiver, de la part d'individus qui, cette fois, ne se sont pas contentés de voler mais ont mis à sac le centre, ont indiqué des responsables de l'association mercredi.
Quand les bénévoles sont arrivés lundi au centre du Vernet à Perpignan et "qu'ils ont vu le désastre, ils en auraient pleuré, et ils se sont demandé s'ils allaient continuer la distribution", a rapporté la présidente locale des Restos du coeur, Régine Tixador.
Les voleurs, probablement passés par le toit, n'avaient pas seulement vidé les congélateurs, et emporté les boîtes de conserve et de quoi nourrir 600 bénéficiaires; ils avaient ouvert les boîtes de crème au chocolat, les avaient répandues sur le sol et projetées sur les murs. Dans un local attenant, ils avaient renversé les meubles que stocke l'association pour les redistribuer, et vidé les cartons de vêtements triés et pliés par les bénévoles.
Et ils ont bombé sur les tables des insultes et des messages glorifiant leur forfait.
Pas importunés sur cette zone artisanale désertée le week-end, ils ont pu charger le ou les véhicules avec lesquels ils avaient dû venir.
C'est la huitième effraction dans le département et la quatrième au Vernet cet hiver, dénombre Mme Tixador. Mais c'est la première fois que les Restos subissent un tel saccage.
"Tant qu'ils emportaient de la marchandise, on se disait: c'est pour manger. Mais là, on n'arrive pas à se l'expliquer, on ne comprend pas", dit-elle.
Les Restos du coeur des Pyrénées-Orientales, qui offrent environ un million de repas à 11.000 personnes sur une année, ont vu le nombre des bénéficiaires augmenter de 43% en trois ans, dit-elle. La misère sociale peut en pousser certains à voler, dit-elle.
Mais son prédécesseur, Pierre Olibo, redoute à mots couverts des trafics aux dépens des démunis. Certains des vols subis par les Restos avaient une ampleur telle que "manifestement, celui qui volait ne consommait pas tout tout seul".
Passé l'abattement, les bénévoles ont nettoyé lundi et procédé à la distribution de repas mardi, en faisant appel aux réserves des autres centres, a dit Mme Tixador.