2 prévenus sont accusés de fraude électorale et faux. Ils comparaissent jeudi devant le tribunal.
Perpignan : la "fraude à la chaussette" en justice
Deux partisans de l'ancien maire UMP de Perpignan Jean-Paul Alduy seront jugés jeudi pour leur implication présumée dans la retentissante affaire de "fraude à la chaussette", un tripatouillage qui avait provoqué l'annulation des municipales de 2008 à Perpignan.
Deux partisans de l'ancien maire UMP de Perpignan Jean-Paul Alduy seront jugés jeudi pour leur implication présumée dans la retentissante affaire de "fraude à la chaussette", un tripatouillage qui avait provoqué l'annulation des municipales de 2008 à Perpignan.
Poursuivis pour fraude électorale, complicité et faux, Georges Garcia, frère d'un colistier de M. Alduy, et Marie-Madeleine Tjoyas, numéro deux de la liste Alduy, étaient respectivement président et vice-présidente du bureau de vote numéro quatre où le scandale a éclaté.
L'affaire tient son nom évocateur du mode opératoire de la tricherie: le 16 mars 2008, au soir du second tour des municipales, un témoin dénonçait M. Garcia, qu'il avait vu sortir du matériel électoral de sa poche.
Conduit à l'écart par des policiers, Georges Garcia avait été trouvé porteur d'enveloppes et de bulletins au nom de M. Alduy dissimulés dans ses chaussettes et ses poches, malgré une ultime tentative pour se débarrasser de ces compromettantes pièces à conviction.
La révélation de cette tricherie avait soulevé l'indignation et les chaussettes, brandies au-dessus des têtes ou enfilées en gants ou en bonnets, étaient devenues le signe de ralliement des manifestants réclamant la démission de Jean-Paul Alduy, alors sénateur maire sortant et candidat à sa réélection, ainsi que la tenue de nouvelles élections.
Une pétition "Touche pas à mon vote!" avait été lancée et le quotidien l'Indépendant avait vu ses ventes augmenter de 104% le lendemain de la fraude.
La justice administrative avait effectivement annulé les municipales que la liste de M. Alduy avait remportées de seulement 574 voix contre la liste union de gauche-MoDem.
La "fraude à la chaussette" n'avait pas été fatale à M. Alduy. La liste UMP avait remporté les nouvelles élections organisées en 2009, et M. Alduy avait été réélu maire par le conseil municipal. Il avait annoncé sa démission la même année et cédé la place à Jean-Marc Pujol (UMP), toujours en place.
Georges Garcia répond jeudi devant le tribunal correctionnel de fraude, et Marie-Madeleine Tjoyas de complicité, malgré le non-lieu requis en sa faveur par le parquet.
Devenue deuxième adjointe avant l'annulation des élections, elle avait démissionné après sa mise en examen.
Les deux prévenus devront aussi s'expliquer sur des faux. La fraude ne se serait en effet pas arrêtée à l'ajout de bulletins: des signatures d'électeurs qui ne s'étaient pas déplacés auraient été contrefaites sur les listes d'émargement.
S'estimant victime de la "fraude à la chaussette", M. Alduy s'est constitué partie civile. Quatre autres candidats de 2008 ont fait de même: Jacqueline Amiel-Donat (PS), Louis Aliot (FN), Clotilde Ripoull (ex MoDem) et Jean Codognès (divers gauche).
M. Alduy a perdu son siège de sénateur en 2011.