Les dirigeants de Sanofi, des "patrons voyous" dit le maire de Toulouse
Le maire PS de Toulouse a qualifié jeudi les dirigeants de Sanofi de "patrons voyous" et a suggéré qu'une loi contre les licenciements abusifs porte pour l'exemple le nom du groupe pharmaceutique.
"Il y a vraiment tout pour considérer réellement" que les dirigeants de Sanofi, qui a annoncé un projet de réorganisation de la recherche du laboratoire pharmaceutique, "se comportent comme des patrons voyous", a déclaré Pierre Cohen à la presse.
"Je tiens à le dire, et c'est ce que je dirai (au ministre du Redressement productif Arnaud) Montebourg, qui doit nous recevoir samedi, et je demande au gouvernement d'être très intransigeant vis-à-vis de Sanofi", a ajouté le maire.
Une loi baptisée "loi Sanofi"
Pierre Cohen, qui devait recevoir dans la matinée les représentants des salariés du groupe, a suggéré qu'une loi contre les licenciements abusifs porte le nom du groupe pharmaceutique afin que cela leur serve de leçon. Une loi portant le nom de Sanofi pour "empêcher les entreprises qui gagnent de l'argent de licencier, ça leur ferait une bonne expérience", a-t-il lancé.
Selon les syndicats, la restructuration menace de 1.200 à 2.500 postes dans l'Hexagone, tout particulièrement à Toulouse, où la recherche occupe les 600 salariés du site, et à Montpellier, où elle représente 200 emplois sur 1.200.
"Je suis très pessimiste", a encore dit le maire.
Rassemblement des Sanofi place du Capitole
Sur la place du Capitole, la grande place centrale de Toulouse, quelques dizaines de salariés en grève avaient commencé à manifester comme ils le font tous les jeudi depuis l'annonce du projet de restructuration le 5 juillet.
Le ministre de l'Industrie de l'ère Sarkozy, Christian Estrosi, avait qualifié en son temps de "patron voyou" l'Américain Molex, qui avait licencié les 283 salariés de l'usine de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) en 2009, alors que l'usine était jugée rentable.