160E par jour pour un pompier, sans hébergement. 5 à 10.000E l'heure de Canadair. 3.000E la tonne de retardant.
Agullana (Espagne) : l'incendie a fait 1 mort
Les flammes ont laissé place au traumatisme, dans le petit village d'Agullana, un homme est mort dimanche, un français qui passait ses vacances, les habitants sont encore sous le choc.
L'intervention de 450 pompiers français soutenus par sept bombardiers d'eau mardi en Espagne, sur l'incendie qui embrase la Catalogne depuis dimanche est un échange de bons procédés avec les Catalans, qui avaient passé la frontière l'été dernier. Mais tout cela coûte cher, très cher. A qui ? Aux Etats, aux Départements et à l'Europe.
L'intervention des Français a pour cadre un traité franco-espagnol d'octobre 2001 portant sur l'assistance mutuelle gracieuse des services des deux pays en matière de sécurité civile.
"L'année dernière, les Catalans nous avaient aidés en nous envoyant une dizaine d'avions et d'hélicoptères bombardiers d'eau, ainsi que 150 pompiers pour lutter contre des feux de forêt, et ils n'avaient pas demandé de rétribution", a déclaré à l'AFP le commandant Olivier Di Bartolomeo, officier en charge du PC feu dans les Pyrénées-Orientales.
"Nous avons aujourd'hui 450 sapeurs-pompiers, 150 véhicules et 7 avions bombardiers d'eau, plus trois appareils de reconnaissance aérienne pour détecter et guider les forces au sol, dont un équipé d'une caméra thermique qui permet de repérer les points chauds", a-t-il détaillé.
Les pompiers des Pyrénées-Orientales et d'autres départements interviennent à l'arrière de l'incendie sur un périmètre de 3.700 hectares, le long de la frontière avec la France.
Le coût de cette aide, payée par la France, est difficile à établir. Pour les moyens humains, on estime qu'un pompier professionnel coûte environ 160 euros par jour, sans son hébergement, son transport et sa nourriture. Lorqu'il intervient dans son département, c'est le département et les communes qui paye. Lorsqu'il va aider dans un département voisin, c'est l'Etat qui paye. L'intervention des bombardiers d'eau est payée par l'Etat.
Le coût des bombardiers d'eau est variable, selon les modèles d'appareils et selon l'ajout de produits retardateurs, explique la Sécurité civile.
Selon la porte-parole de la DGSC, "le coût de l'heure de vol d'un bombardier d'eau oscille entre 5.000 et 10.000 euros, selon les modèles et selon ce que l'on met dedans, de l'eau ou du retardant. Une tonne de retardant, cela coûte 3.000 euros."
En 2006, un rapport sénatorial indiquait cependant que "l'heure de vol d'un Canadair revient à environ 16.000 euros, contre 5.000 euros pour un Tracker, dont plus de la moitié provient de la seule maintenance".
Quand ils ont payé, les Etats peuvent aussi demander de l'aide à l'Europe.
L'incendie a jusqu'ici ravagé 14.000 hectares en Espagne et fait quatre morts.