Avec de l'inox, de l'aluminium et du plexiglas, Philippe Pons conçoit des pianos dignes de la haute couture.
Montpellier : les pianos Gary Pons
Avec de l'inox, de l'aluminium et du plexiglas, Philippe Pons conçoit depuis une quinzaine d'années dans son atelier à Montpellier des pianos, dignes de la haute couture.
Avec de l'inox, de l'aluminium et du plexiglas, Philippe Pons conçoit depuis une quinzaine d'années dans son atelier à Montpellier des pianos dignes de la haute couture. L'idée de Philippe Pons au départ était simple. Il voulait libérer l'instrumentdu carcan dans lequel à ses yeux il étouffait, à savoir le meuble.
Résultat: il a créé des ouvertures et donné un aspect de transparence et de lumière à ses pianos, qui ont des allures futuristes.
Le nom de Gary Pons donné à ses oeuvres est venu ensuite comme une évidence. "C'était
celui de mon grand-père paternel que je n'ai pas connu mais dont on m'a tellement parlé", confie le créateur de 41 ans, qui a constitué une gamme intitulé Plexart composée de six pianos à queue et trois droits.
"Techniquement, le piano n'a connu que très peu d'évolution depuis 1920. Celui qu'on fabrique aujourd'hui est le même qu'à cette époque", souligne cet entrepreneur, à la tête d'une PME de 8 salariés réalisant 600.000 euros de chiffre d'affaires.
"Au delà de l'ambition d'aérer la musique qui s'échappe de l'instrument, c'est bien la démarche esthétique que ce pianiste amateur a privilégié. Comme une oeuvre d'art. Avec des couleurs autre que le blanc ou le noir, devenus trop communs. "Je compose un piano comme un bouquet de fleurs", souligne-t-il.
Restos du coeur
Pour les éléments harmoniques et mécaniques, en revanche, Philippe Pons n'a pas cherché à innover. Il utilise les matériaux les plus nobles tels l'épicea et l'érable et fait appel aux meilleurs facteurs de pianos dans le monde. Ceux qui équipent les plus grandes marques de pianos: Steinway, Yamaha, Pleyel...
Tout le reste, à l'exception du gravage exécuté par un spécialiste, à savoir l'assemblage,
l'ajustage et les finitions, est entièrement réalisé à la main par des employés qu'il a formés. Et le client peut même demander des éléments sur mesure.
Le succès n'a pas tardé. A sa grande surprise, son premier prototype, installé dans son salon, a vite trouvé preneur. Les prototypes suivants aussi, à l'exception d'un seul, qu'il conserve religieusement dans un coin de son atelier. "C'était farfelu, non ? C'était des essais et ils ont été vendus", s'amuse M. Pons.
L'utilisation de sa pièce majeure, un piano réservé à la location d'une valeur de 220.000 euros, lors d'un concert des Restos du Coeur, et l'engouement de quelques personnalités dont Patrick Poivre d'Arvor pour ce design détonant ont accéléré l'histoire. "Finalement, cette aventure est folle", estime-t-il.
"Le but n'est pas d'en vendre 500. Ca doit rester une oeuvre unique", poursuit Philippe Pons, dont la gamme normale s'écoule entre 10.000 et 30.000 euros pour un piano droit et 25.000 à 136.000 euros pour un piano à queue. Aujourd'hui, malgré la crise, il en vend entre 40 et et 60 par an.