Pour le procureur de Nîmes, il est temps de changer le statut des procureurs pour préserver leur indépendance
Interrogé sur France Inter, Robert Gelli, procureur de la République de Nîmes et président de la Conférence nationale des procureurs, a appelé jeudi à "des choix fondamentaux" en faveur d'un changement de statut du parquet dont l'image se trouve une fois de plus "dégradée" par la probable mise en examen du procureur de Nanterre Philippe Courroye.
Interrogé sur la nécessité d'une réforme du ministère public, soumis hiérarchiquement à la Chancellerie, M. Gelli a estimé qu'"on est à la croisée des chemins. Il faut que des choix fondamentaux soient faits en ce sens parce qu'il en va de l'image de la justice, du parquet et même de l'image de la République que les procureurs représentent".
"Ca doit être certainement un des thèmes de la prochaine campagne présidentielle", a-t-il ajouté.
Réécoutez Robert Gelli interviewé par notre consoeur Pascale Clark sur France Inter.La Conférence des procureurs s'était déjà prononcé il y a quelques mois en faveur d'une réforme du statut du parquet et notamment des conditions de leur nomination. La convocation du procureur Courroye par un juge d'instruction en vue d'une probable mise en examen dans le dossier des fadettes est un nouvel argument en ce sens, a expliqué M. Gelli.
"Tout ça est mal vécu par l'ensemble des magistrats (...) A travers un certains nombre d'affaires qui monopolisent l'attention des médias, l'ensemble du ministère public voit son image dégradée, contestée. Nous, magistrats de terrain, nous le regrettons, cela pèse, l'image qui est donnée à l'opinion publique est mauvaise et assez désastreuse", a insisté le procureur de Nîmes.
En décembre dernier, la Cour de cassation avait reconnu que le procureur n'était pas une autorité judiciaire indépendante aux termes de la Convention européenne des droits de l'Homme.