J-1 avant la sortie de la grotte des quinze confinés volontaires de l'Ariège, la fin d'une "quarantaine" scientifique

Sept femmes et huit hommes ont choisi de vivre cette aventure hors du commun et hors du temps, confinés sous terre pendant 40 jours dans la grotte de Lombrives en Ariège. Si l’expérience scientifique elle-même a pris fin le 22 avril à 20h, la sortie de confinés est prévue le 24 au matin.

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Cela ressemble à un programme de télé-réalité mais l’expérience se passe dans la vraie vie. Quinze personnes ont passé, de leur plein gré, 40 jours dans la grotte la plus longue d’Europe, celle de Lombrives en Ariège.

Le confinement est d’actualité... Celui-ci est un peu particulier. L’objectif de cette expédition hors-norme appelée « Projet Deep Time » était de plonger des humains dans un univers inconnu, sans repère temporel, pour étudier les capacités d’adaptation individuelles et collectives et comprendre comment un groupe s'organise pour survivre en « milieu hostile ».

Pendant 40 jours, ils ont dû s'habituer aux 12 degrés et au taux d’hygrométrie de 95% dans la grotte, générer leur propre électricité grâce à un système de pédalo, gérer leurs vivres, consacrer du temps au travail scientifique et tout cela sans aucune notion de temps.

Game over, la mission est terminée. À quoi s’attendre à quelques heures de la sortie ?

La mission a pris fin ce 22 avril. Mélusine Mallender, directrice en charge des projets Deep Time, leur a annoncé dans la soirée de ce jeudi la fin de l’expédition scientifique. La sortie des aventuriers n’aura lieu que deux jours plus tard, samedi 24 avril, pour permettre au corps et à l’esprit de passer par un « sas de décompression » nécessaire après une telle aventure.

Il y aura certainement un mix d’émotions. De la joie, de la tristesse, de l’hystérie, de l’excitation. On ne sait pas encore... Mais ils ont tenu jusque-là ! Ils sont en revanche très décalés, ils pensent en être au 30ème jour !

(Réactions recuillies juste avant l'annonce de la fin de l'expérience)

A priori, vu de l’extérieur, la « quarantaine » s’est bien déroulée, le téléphone d’urgence n’a pas sonné et il n’y a pas eu de retours négatifs. Seuls les déchets produits dans la grotte ont été sortis tous les deux jours environ.

Le centre national d’études spatiales (CNES) à Toulouse a collaboré à ce projet. L’explorateur franco-suisse Christian Clot, fondateur du Human Adaptation Institute, est à l’origine de cette expédition. Il avait donné, au micro d'Europe 1, son ressenti sur l'entrée dans la grotte :  « On va être désorientés, peut-être un peu paniqués. Il va falloir reconstruire une capacité de fonctionner. On est comme un petit hameau qui s'installe, où il faut générer de l'électricité – on va pédaler pour le faire -, trouver notre eau, la purifier, etc".

C’est avec les confinements successifs et les restrictions imposées depuis une année que l’idée a mûri et que le projet a vu le jour, en quatre mois seulement. Avec ces périodes d’enfermement que nous n’avions encore jamais vécues, une étude a montré que 40% des personnes avaient perdu la notion du temps ou la capacité de se projeter sur le long terme.

Un intérêt scientifique

Mélusine Mallender, la directrice en charge des projets DeepTime, indique que l’apport d’une telle expérience concerne de nombreux champs scientifiques : "À commencer par la chronobiologie. Quel a été leur rythme pendant cet enfermement ? A t-il été allongé ? Leurs rythmes se sont-ils synchronisés ? Y a t-il eu une modification du cerveau ? Des IRM seront réalisés à la sortie pour en savoir davantage. Quel a été l’impact psychologique de l’expérience sur chacun d’entre eux ? On observera également la masse corporelle, l’orientation et à l’inverse la désorientation, des protocoles concernant l’odorat sont aussi mis en place".

Un flot de questions sans réponse jusqu’à la sortie imminente des confinés… Entre leur retour d'expérience et les résultats d’un ensemble d’examens approfondis, on devrait en apprendre davantage dans les prochaines semaines voire prochains mois car l’analyse de toutes les données récoltées peut être longue. Les scientifiques estiment déjà qu’il sera difficile d’établir un parallèle avec les confinements vécu par les français car l’enfermement dans la grotte relève des conditions extrêmes, sous terre, dans l'obscurité et sans notion du temps. En revanche ces données pourraient potentiellement servir aux missions dans l’espace car elles sont davantage comparables.

Et à la question : l’expérience est-elle réussie ? Mélusine Mallender répond :
« C’est comme en montagne, l’expérience est réussie quand tout le monde est redescendu »…  ou remonté dans le cas présent.

 

 

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