Aides avait installé des cars à Nîmes pour proposer un dépistage gratuit en cette journée mondiale du Sida. 30 000 personnes en France ignorent encore leur séropositivité.
Malgré des progrès considérables dans la prise en charge thérapeutique du sida, quelque 30.000 personnes en France ignorent leur séropositivité et la maladie tend à se banaliser chez les jeunes, un constat qui inquiète les autorités.
"Il ne faut pas baisser la garde et se remobiliser", a déclaré la ministre de la Santé Marisol Touraine, avant d'annoncer un plus grand accès
aux tests de dépistage rapide du sida et une campagne pour relancer l'usage du préservatif pour combattre cette maladie qui touche 150.000 personnes en France.
Les inquiétudes se fondent sur diverses études, publiées dans le Bulletin épidémiologique
(BUH) à la veille de la journée mondiale contre le sida,
dont l'une de l'Institut de veille sanitaire (InVs) qui montre que le sida
est un risque de plus en plus éloigné des préoccupations de la population et plus
particulièrement des 18-30 ans.
Qu'il s'agisse des modes de transmission (24% pensaient à tort en 2010 que le
virus peut se transmettre par une piqûre de moustique contre 13% en 1994) ou des
mesures de prévention, les connaissances des jeunes Français sont globalement en
baisse.
C'est notamment le cas du préservatif dont l'efficacité n'est plus reconnue en
2010 que par 58% des personnes interrogées contre 72% en 1992 et dont l'utilisation
est en baisse : seulement 34 % des hommes de 18 à 30 ans et 22% des jeunes femmes
déclarent avoir utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport sexuel, contre
40% et 30% respectivement en 1994.
Autre sujet de préoccupation, quelque 30.000 personnes ignorent leur séropositivité,
selon une estimation d'une équipe de l'Inserm, bien que le nombre de dépistages
du VIH ait augmenté l'an dernier : 5,2 millions de sérologies ont été effectuées,
soit 4% de plus qu'en 2010, selon l'InVs.