Le ressort de la Cour d'Appel de Toulouse connaît des soubresauts : le procureur de la République d'Albi, Alain Berthomieu, est suspendu suite à une enquête interne, quant à celui de Toulouse, Dominique Alzéari, il va être muté à la Cour d'Appel de Paris et ce n'est semble-t-il pas une promotion.
Interdiction temporaire d'exercer pour l'un, mutation sans promotion pour l'autre : deux procureurs dans des juridictions du ressort de la Cour d'Appel de Toulouse se retrouvent placés sous les feux de l'actualité.
Ces informations que France 3 est en mesure de confirmer sont rapportées par nos confrères de l'antenne du site Mediacités Toulouse :
- le procureur de la République auprès du Tribunal Judiciaire d'Albi, Alain Berthomieu, est depuis le mois de mai sous le coup d'une suspension à la suite d'une enquête interne.
- quant à celui de Toulouse, Dominique Alzéari, il va être muté au poste d'Avocat général à la Cour d'Appel de Paris ; ce n'est semble-t-il pas une promotion quand on sait qu'on y compte pas moins de 50 avocats généraux.
Arrivé il y a seulement trois ans dans la ville rose, ce dernier se serait vu reprocher un management, des attitudes et des propos générant des tensions à l'égard de ses subordonnés : un tiers d'entre eux s'en serait plaint par écrit.
Trois ans tout juste après son arrivée à Toulouse, le procureur de la République Dominique Alzéari va être nommé avocat général à la cour d'appel de Paris. Cette mutation intervient après plusieurs alertes sur des problème de management au sein du parquet. https://t.co/f9OTMjguCq
— Mediacités (@Mediacites) June 9, 2021
Après des entrevues avec le procureur général de la Cour d'Appel Franck Rastoul, Dominique Alzéari se serait vu offrir "le choix entre une demande de mutation pour régler le problème ou la saisine de l’inspection générale de la justice".
Il a opté pour la première solution et va donc se retrouver muté "à sa demande" à Paris.
L'Inspection Générale de la Justice mène l'enquête
Concernant Alain Berthomieu, c'est véritablement une enquête interne qui aurait révélé "des défaillances, l’absence de décision et de diligence" dans le cadre d'un dossier mais qui, selon "Médiacités", ne serait pas l'affaire de la disparition de Delphine Jubillar à Cagnac-les-Mines (Tarn) le 15 décembre dernier, laquelle suscite toujours autant d'émotion six mois après.
Toujours est-il que l'interdiction temporaire d'exercice dont Alain Berthomieu est frappé depuis le mois de mai est une mesure conservatoire, pendant qu'"une enquête complémentaire est actuellement menée par l’Inspection générale de la justice. Celle-ci pourrait aboutir d’ici quelques mois à la saisine du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour statuer sur les manquements disciplinaires du magistrat albigeois".