Après les 3 jours de deuil national, la campagne des élections régionales reprend doucement. L'occasion pour les candidats du Languedoc-Roussillon d'affirmer leur attachement à la République. Professions de foi ou récupération? Les citoyens jugeront.
"Une région forte dans une république forte". c'est le titre de la lettre de Carole Delga, la candidate PS-PRG à la présidence de la future grande région. Une lettre que Carole Delga veut distribuer à un million d'exemplaires en Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées. Dans ce courrier, la candidate analyse les comportements dont doivent faire preuve, "plus que jamais", les dirigeants politiques, à l'échelle nationale mais aussi à l'échelle régionale, après ces " évènements dramatiques".
Lettre à nos concitoyens distribuée à 1 million d'exemplaires dans les prochains jours sur toute la Région #LRMP pic.twitter.com/oLiZ4wJJpn
— Carole Delga (@CaroleDelga) 18 Novembre 2015
Entre citoyenneté et récupération
Que l'on partage ou non le contenu de la lettre, une observation s'impose. Carole Delga a annoncé ne vouloir reprendre la campagne pour les régionales que lundi prochain. Le 2" novembre comme l'ensemble des candidats socialistes à la demande du PS. Et c'est dans un tweet qu'elle en dévoile pourtant déjà la teneur dans son intégralité.... Ce qui est commenté ironiquement par une autre " twitteuse", Monique Fabre-Pujau, candidate audoise des Citoyens du Midi (liste autour de Philippe Saurel).
@CaroleDelga ça doit être ce qu'on appelle suspendre la campagne
— MoniqueFP (@MoniqueFP1) 18 Novembre 2015
Mais Carole Delga n'est pas une exception. Tous les politiques régionaux qui reprennent la parole depuis ce mercredi sont dans un double discours qui correspond au fond à un dilemme compréhensible. Ne pas "surfer" sur la vague de la peur, ne pas " récupérer" les tragiques attentats parisiens et, dans le même temps, parler aux électeurs de la seule chose qui les préoccupe aujourd'hui, au delà du quotidien des régions. Sans compter la tentation d'attaquer son adversaire régional sur un terrain autrement plus porteur que les querelles de clocher.
Ex union nationale et désunion régionale
Preuve en est, toujours au sujet du tweet de Carole Delga annonçant sa lettre prochaine, la réaction de Dominique Reynié. Le candidat aux régionales pour les Républicains retweete la critique d'un autre internaute.
Bref, des Citoyens du Midi aux socialistes en passant par les Républicains, le discours pour cette reprise de la campagne des régionales est finalement unanime : Chacun se défend de vouloir récupérer les attentats tragiques, chacun assure que la campagne ne sera plus jamais la même après ces évènements. Et chacun y va de son petit mot sur l'irresponsabilité politique de ses concurrents qui n'hésitent pas à utiliser les attentats dans la course aux régionales.
Le sondage de l'insondable...
Enfin, que dire du dernier sondage, commandé par Philippe Saurel pour sonder les intentions de vote régionales? Dévoilé ce mercredi après-midi à la presse, ce sondage a une particularité qui invalide totalement la fiabilité des réponses. Débuté le 12 novembre, la veille des attentats, il a été réalisé auprès d'un millier de personnes jusqu'au 16 novembre. En plein "choc" de la nation avec l'annonce des attaques meurtrières. Certains ont répondu au sondage avant les attentats. D'autres, juste après.
Comment, dans ces conditions, accorder un quelconque crédit à ce sondage? S'il peut être le témoin de l'émotion ressentie par la région, on peut se demander s'il peut sérieusement faire figure de sondage représentatif des intentions de vote.Les chiffres qu'il donne sont plutôt encourageants pour Philippe Saurel avec un score de 9,9 % au premier tour.
Sur le terrain, Alexandre Grellier et Jean-Philippe Faure ont suivi ce mercredi plusieurs candidats en campagne dans la région.