Mayran (Aveyron) : suspicion d'homicide après la mort d'une technicienne agricole près d'une exploitation

Une salariée de la chambre d'agriculture de Rodez est morte mercredi à Mayran (Aveyron) lors d'une visite sanitaire dans une exploitation laitière et le frère de l'exploitant a été placé en garde à vue dans une enquête pour suspicion d'homicide.

Le corps d'Elodie, âgée d'environ 25 ans, a été retrouvé dans un étang à quelques centaines de mètres de l'exploitation à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Rodez.

Une autopsie doit être pratiquée jeudi, selon une source proche de l'enquête.

La jeune technicienne agricole était venue effectuer des contrôles dans le cadre d'une mission d'assistance sur l'exploitation, a indiqué à France 3 Quercy-Rouergue Yves Delpérié, le procureur de la République de Rodez. Alors qu'elle venait d'effectuer ce contrôle, a-t-il précisé, le frère de l'exploitant l'a prise à bras le corps et l'a entraînée dans un étang proche où il l'a noyée.

L'interview d'Yves Delpérié, le procureur de Rodez :


La dépouille de la jeune technicienne a été découverte avec des "traces d'ecchymoses".

"Elle a vraisemblablement résisté",


a-t-on précisé de source judiciaire.



Le frère du chef d'exploitation, âgé de 47 ans, a été interpellé et placé en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie de Rodez.

C'est vers 07H30, il aurait entraîné la jeune femme dans l'eau glacée. Les gendarmes l'ont trouvée inconsciente et elle serait morte d'un arrêt cardiaque. Le décès de la jeune femme a été déclaré à 09H00. L'étang où la dépouille a été retrouvée se trouve à quelques centaines de mètres du bâtiment où les prélèvements sont effectués, au lieu-dit "Les Farguettes".

Le ministre de l'Agriculture, également porte-parole du gouvernement, a dénoncé un "événement grave" lors de sa conférence de presse suivant le Conseil des ministres.

Une enquête a été ouverte pour trouver les causes de sa mort, selon les gendarmes, dont la section de recherches de Toulouse a été dépêchée en Aveyron, en appui de la brigade de recherches de Rodez.

Des plongeurs de la brigade nautique de Leucate ont été également envoyés sur place à Mayran.

La ferme familiale, qui produit du lait et de la viande, n'avait apparemment pas de difficultés financières, selon le voisinage. Les deux frères vivaient seuls "enfermés" avec leur père de 78 ans, dont ils avaient repris l'exploitation, a rapporté Gilbert Pouget, qui avait employé Xavier Espinasse pendant une dizaine d'années comme saisonnier dans son entreprise de construction. "Ce sont deux frères qui s'engueulent tout le temps (...), ils ne sortent que pour la traite des bêtes", a expliqué ce voisin.

Pas de problème d'argent

Gilbert Pouget ne s'"étonne" pas du drame car le gardé à vue est "dépressif" depuis le décès de sa mère et "a dû péter un câble". "Ce n'est pas un problème d'argent", a encore déclaré l'entrepreneur. "Ici, la plupart des agriculteurs ont des emprunts, eux, ils payent toujours cash" pour leurs dépenses (tracteurs et autres), a-t-il ajouté

En attendant les détails de l'enquête, Stéphane Le Foll n'a pas souhaité "faire de lien entre ce fait gravissime et le contexte que l'on connaît".

Les agriculteurs multiplient depuis des semaines les actions pour dénoncer la faiblesse des cours de leurs productionsLes manifestations se sont multipliées ces derniers jours chez les éleveurs et agriculteurs pour exiger des mesures face à la crise du secteur.

On ignore encore les raisons de l'altercation entre la jeune femme et le quadragénaire et si elle était liée à la visite sanitaire que la technicienne de la chambre d'agriculture, spécialisée dans le contrôle laitier, venait effectuer.

Le président de la chambre d'agriculture, Jacques Molières, a déclaré à Centre-Presse que la prestation de la jeune femme, initialement prévue lundi matin, avait été "décalée de deux jours, je ne sais pourquoi". Il a expliqué que la jeune Elodie était venue "assister à la traite du matin pour conseiller l'éleveur", non pas pour sanctionner, "mais pour aider, accompagner l'agriculteur".

"Dans un élevage, les vaches doivent être régulièrement contrôlées, des prélèvements sont effectués sur le lait pour mesurer les taux protéiques, butyriques... à partir de là, le technicien peut donner des conseils à l'éleveur",


a encore déclaré Jacques Molières au journal aveyronnais.

Depuis un mois, on ne compte plus les blocages de routes et de centres commerciaux, comme ce matin près de Toulouse à Roques-sur-Garonne, puis cet après-midi à Portet-sur Garonne.


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