Au lendemain de la décision de l'Agence Régionale de Santé de ne pas rouvrir le service d'obstétrique, le collectif Tous Ensemble pour le bassin et l’hôpital de Decazeville et les habitants laissent éclater leur colère.
‘’Ils veulent nous crever’’, ‘’On joue avec la vie des mamans et des bébés’’, ‘’C’est scandaleux’’, ‘’C’est catastrophique’’,… Les réactions sont violentes, à la hauteur de la déception. Même si les habitants se doutaient un peu de la décision de l’ARS, la pilule a du mal à passer.
Monique Cavalier, la Présidente de l’Agence Régionale de Santé a estimé qu'il s'agissait de "rétablir la confiance alors que plus de 60% des femmes du bassin de Decazeville avaient fait le choix d'accoucher ailleurs que dans cette maternité".
Le collectif qui milite pour le maintien de la maternité ne désarme pas. Située dans un ancien bassin minier à environ 35 kms au nord-ouest de Rodez, la maternité de Decazeville est devenu un emblème de la lutte contre les déserts médicaux, elle a été menacée de fermeture à plusieurs reprises depuis près de 20 ans.
Sur les réseaux sociaux, les réactions sont vives :
Jean-Paul Boyer, le porte-parole du collectif affirme que ‘’l’ARS est en train d’organiser un désert obstétrique.’’
Le syndicat CGT Santé du Centre Hospitalier de Decazeville craint désormais des décisions en cascade. Selon l’organisation : ‘’Cette décision entrainera irrémédiablement, la fermeture du bloc opératoire de nuit, de l’unité des soins continus, de la chirurgie d’hospitalisation complète et des urgences de nuit, avec à terme une perte de plus de 100 emplois et une inégalité d’accès aux soins pour 70 000 habitants.’’
Le collectif en appelle à la Ministre de la Santé Agnès Buzyn et demande une entrevue rapide. Les opposants à la fermeture de la maternité ont déjà prévu de se réunir chaque jeudis à 17h30 devant le centre hospitalier de Decazeville. Ils n’excluent pas de faire parler d’eux pendant le passage du Tour de France cycliste le 15 juillet prochain à Rodez.
En 2015, 271 femmes ont accouché à Decazeville. Les futures mamans devront désormais être prises en charge à Villefranche-de-Rouergue ou Rodez. Leur temps de transport ne sera pas supérieur à 45 minutes, assure l'ARS.