La récente attaque d'un troupeau de brebis sur le plateau du Larzac relance les inquiétudes des éleveurs sur la présence du loup. Ils réclament que cet animal sauvage ne soit plus considéré comme une espèce protégée
Chien errant ou loup ? La question se pose de nouveau chez les éleveurs du Larzac où le spectre du loup revient hanter le plateau, après une nouvelle attaque sur un troupeau en fin de semaine dernière.Autour de Sainte Eulalie de Cernon, 107 brebis ont été touchées en moins d'un an sur un secteur de 40 kilomètres carrés. D'où l'inquiétude des éleveurs. Ils réclament des analyses ADN sur les brebis déchiquetées ou blessées pour déterminer si elle ont été attaquées par un chien errant ou un loup. Et dans ce dernier cas, ils demandent que l'animal sauvage ne soit plus considéré comme une espèce protégée.
De son côté, la préfecture de l'Aveyron a exclu mardi après-midi la responsabilité du loup lors de la dernière attaque de deux brebis à Sainte Eulalie de Cernon. Le rapport remis par l'office national de la chasse et de la faune sauvage confirme l'acte de prédation mais révèle que "le mode opératoire ne présentait pas les caractéristiques du loup (pas d’os long brisé, pas d’ouverture de la cage thoracique avec prélèvement des viscères abdominaux ou laine arrachée). Seuls les plans musculaires supérieurs ont été consommés", a précisé la préfecture dans un communiqué.
En vidéo, le reportage de Mathilde de Flamesnil et de Régis Dequeker :
Les Alpes, l'Ardèche et la Lozère ne sont plus aujourd'hui, les seuls départements concernés par la présence du loup. Le département de l’Aveyron est potentiellement concerné. L’aire de répartition de cette espèce s’étend en effet progressivement vers le Massif central à partir de la population d’origine italienne installée dans l’arc alpin. Toutefois, aucune zone de présence permanente n’a été identifiée à ce jour en Aveyron.
Un "plan d’action national loup 2014/2017" prévoit un suivi technique de l’espèce en Aveyron assuré par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage.
Les éleveurs de l'Aveyron dénoncent régulièrement de possibles intrusions de cette espèce protégée sur l'agropastoralisme, dans leur département qui est le plus moutonnier de France.