Jean Castex et Olivier Véran viennent de dévoiler le plan d’investissement du Ségur de la santé. Au plan national, il consacre 19 milliards d’euros à l’amélioration de notre système de santé. En Occitanie, ce sont 1 milliard 236 millions d’euros qui vont être débloqués.
Lors d'un déplacement dans la Nièvre, Jean Castex et Olivier Véran ont débloqué ce mardi les premiers investissements pour les hôpitaux et les Ehpad prévus par le Ségur de la Santé. Au niveau national, 19 milliards d'euros seront déployés pour l'amélioration du système de santé.
19 milliards d'euros investis dans nos hôpitaux.
— Jean Castex (@JeanCASTEX) March 9, 2021
Ces chiffres ne vous parlent peut-être pas.
Mais pour bien en comprendre la dimension, voici un ordre de grandeur : c'est 50% de plus que le plan « hôpital 2007 » et le plan « hôpital 2012 » réunis.
C'est inédit et historique ! pic.twitter.com/MQYKhSzxu2
En Occitanie, l'Agence régionale de santé prévoit plus d’un milliard d’euros pour la relance de l’investissement hospitalier.
Tout d’abord, 678 millions d’euros seront débloqués pour les investissements lourds. Par exemple, un projet en cours pour réhabiliter certains bâtiments du centre hospitalier de Narbonne, ou encore la restructuration de l’hôpital de Florac en Lozère.
427 millions d'euros seront consacrés à l’assainissement financier des établissements. En clair, certains hôpitaux de la région sont endettés ; selon l’ARS, on parle de plusieurs dizaines d’établissements. L'objectif de l’Etat est donc de résorber ces dettes d’ici la fin de l’année.
131 millions d'euros concernent les investissements du quotidien. Il peut s'agir du renouvellement de matériel médical. Cette partie-là de l’enveloppe est déjà débloquée.
Un plan d'aide "qui ne doit pas occulter les difficultés des soignants"
En cette période de crise sanitaire, les syndicats hospitaliers sont unanimes : ce plan d'aide ne doit pas faire oublier les problèmes quotidiens des soignants. Le personnel est épuisé, d’autant plus que la pandémie s’est installée dans la durée.
Pour Philippe Peretti, représentant syndical CGT au CHU de Montpellier, les soignants débordés ne peuvent plus prendre de vacances ni de RTT. Conséquence : les comptes épargne-temps des salariés sont pleins. Philippe Peretti parle de "800 000 heures en souffrance... une sorte de dette sociale."
Bruno Izard, secrétaire régional de Force Ouvrière, travaille à l’hôpital de Carcassonne. Il s’inquiète des conditions dans lesquelles les établissements endettés vont profiter des aides de l’Etat. Schématiquement : argent contre plan social. Il faut rappeler que la moitié des hôpitaux en France sont endettés.
Nathalie Argenson de la CGT au CHU de Nîmes parle d’un "plan destiné à favoriser les établissements qui augmentent leur activité, et donc qui génèrent des lignes budgétaires". Mais selon elle, les créations d’activité ne sont pas suivies de créations d’emplois.
C’est là que le bât blesse : le Ségur hospitalier décline volontiers le mot investissement, mais ne parle jamais de création d’emplois. À ce niveau-là, tous les syndicats sont d’accord, il faut agir vite.