Dans la plus grande discrétion, l'Etat dit non définitivement au barrage de Sivens dans le Tarn. Un arrêté abrogeant la déclaration d'intérêt général du projet initial a été signé en ce sens le jeudi 24 décembre par les préfectures du Tarn et du Tarn-et-Garonne.
Les préfets du Tarn et du Tarn-et-Garonne ont signé le jeudi 24 décembre 2015 un arrêté signant la fin du projet initial du barrage de Sivens.C'est le sénateur du Tarn-et-Garonne, François Bonhomme qui l'annonce ce dimanche matin sur twitter :
Quand l'Etat signe un arrêté d'abandon de la retenue de #sivens en catimini #gâchis #capitulation #Noeldelalâcheté pic.twitter.com/qQ0SnAbFQH
— François Bonhomme (@F_Bonhomme) 26 Décembre 2015
Cet arrêté signé conjointement par le prefet du Tarn Thierry Gentilhomme et celui du Tarn-et-Garonne Jean-Louis Géraud stipule que la déclaration d'intérêt général concernant le projet initial de barrage de Sivens est abrogée. Les communes concernées dans les deux départements recevront une copie et seront chargées de faire appliquer cette décision. Le texte précise enfin que cet arrêté est susceptible de recours devant le tribunal administratif de Toulouse (31).
La députée socialiste du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault réagit-elle aussi sur le réseau social twitter et sur son blog évoquant la "mauvaise foi" du sénateur François Bonhomme. Selon la députée "lorsque Mr Bonhomme écrit que le projet est enterré, il fait de la désinformation, et ce un lendemain de Noël."
Sivens et la mauvaise foi : https://t.co/oGcUwdOAYO
— Valérie Rabault (@Valerie_Rabault) 27 Décembre 2015
Joint par France 3 Midi-Pyrénées, l'écologiste José Bové (opposant au projet de barrage) explique que c'est juste une procédure administrative logique qui annule le projet initial du barrage de Sivens. Un autre projet est à l'étude. Défendu par les syndicats agricoles pour des questions d’irrigation, il devrait être lancé prochainement. Les élus ont substitué au projet initial une retenue d'eau réduite de moitié et qui se situerait 330 mètres en amont seulement, voire plus près, du site actuel. Ce projet, surnommé le "Sivens light", est vivement combattu par les zadistes.
Le barrage a suscité une vive controverse dont des heurts lors desquels est mort, le 26 octobre 2014, le jeune militant écologiste Rémi Fraisse, dans l'explosion d'une grenade offensive des gendarmes.
Mi-décembre, L'Etat a annoncé accorder 2,097 millions d'euros en compensation de l'abandon du projet de barrage à Sivens (acté en mars 2015 par le Conseil Départemental du Tarn) pour les dépenses en pure perte. Les discussions continuent pour le financement de la réhabilitation de la zone humide. Ce financement supplémentaire pourrait aller jusqu'à 1,3 millions d'euros.
Voici le document (l'arrêté du 24/12/2015) signé par les préfectures du Tarn et du Tarn-et-Garonne :
En vidéo, le reportage de Chloé Thibaud et Jean-Luc Pigneux :