Le chômage des chefs d’entreprise a baissé de 35,6 % pour l'ensemble de l'Occitanie en 2020. Un chiffre trompeur, car cette baisse historique s’explique en réalité par les aides attribuées par l'Etat lors de la crise sanitaire. Des pertes massives d'emploi seraient à craindre en 2022.
En 2020, 2 872 chefs d’entreprises ont perdu leur activité professionnelle en région Occitanie. Des chiffres dévoilés par l’association GSC et la société Altares à l’occasion de la 5ème édition de l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs. Sans surprise, ce sont les dirigeants de très petites entreprises (TPE), soit de moins de dix salariés, qui se retrouvent le plus souvent au chômage.
Les dirigeants expérimentés en première ligne
Ces dirigeants sont également plutôt âgés, en moyenne 48,5 ans, soit un an et demi de plus qu’en 2019. Car malgré leurs expériences, ces chefs d’entreprises séniors ont en moyenne plus de mal à rebondir après le prononcé de la liquidation judiciaire de leur entreprise, rallongeant ainsi le chemin du retour à l’emploi.
Les départements de l’Hérault (703 dirigeants) et de la Haute-Garonne (626 dirigeants) représentent près de la moitié des pertes d’emploi de la région. 380 chefs d’entreprise du département du Gard se sont retrouvés en situation de chômage. Le Tarn et le Gers comptabilisent respectivement 162 et 75 dirigeants ayant perdu leur activité professionnelle.
Seul le département de la Lozère connaît une augmentation du chômage chez les entrepreneurs de 3,1 % entre 2019 et 2020. Les autres départements d'Occitanie enregistrent une baisse allant de 26,9 % en Ariège à 52,8 % dans les Hautes-Pyrénées comme le détaille l'infographie.
Le chômage des entrepreneurs en baisse
Malgré ces chiffres qui restent importants, le taux de chômage des entrepreneurs en région Occitanie a baissé de 35, 6 % en 2020. Du-jamais vu depuis 30 ans. De quoi s’interroger alors que de nombreux secteurs d’activités connaissent une crise économique inédite depuis plus d’un an suite à la crise du covid 19.
Ces chiffres doivent nous inciter à la plus grande prudence, car l’arrêt progressif des aides va provoquer un véritable raz-de-marée.
Ce remarquable indicateur de croissance est en réalité faussé par les aides successives attribuées par l’Etat aux entrepreneurs afin de survivre à la crise. La perte d’emploi des dirigeants a donc été contenue artificiellement et de manière temporaire. Une situation dont est bien conscient Anthony Streicher, Président de l’association GSC : « Ces chiffres doivent nous inciter à la plus grande prudence, car l’arrêt progressif des aides va provoquer un véritable raz-de-marée. Notre devoir est de sauver et de protéger tous les entrepreneurs, qui créent de la richesse et des emplois dans nos territoires. »
Des pertes massives à craindre en 2022
Si aucun secteur d’activité n’est épargné, la construction, la restauration, le commerce et l’hébergement, sont les plus durement atteints. Les trois quarts des chefs d’entreprises qui ont perdu leur emploi en 2020 sont des restaurateurs.
Mais selon Frédéric Barth, Directeur Général d’Altares, la vague de faillite est devant nous. « En 2020, l’économie réelle a mis un genou à terre et les entrepreneurs se sont efforcés de tenir au prix d’efforts humains et financiers exceptionnels. Heureusement, l’horizon s’éclaircit enfin. La reprise se profile mais avec elle, aussi, le durcissement du risque commercial et financier. Le nombre de dirigeants en situation de perte d’emploi devrait augmenter en 2021 et plus encore en 2022. »