Le film de Pierre Pézerat, "Les Sentinelles", est présenté à Toulouse et à Gaillac cette semaine. En partie tourné dans le Tarn, le film est un hommage aux lanceurs d'alerte qui durant quarante ans ont dénoncé les scandales sanitaires, de l'amiante et des pesticides notamment.
Josette Roudaire, Jean-Marie Birbès, Paul François... Des ouvriers, un agriculteur. Les uns ont travaillé au contact de l'amiante, dans l'usine Amisol et dans l'usine Eternit de Terssac, dans le Tarn. L'autre est agriculteur, devenu malade au contact des pesticides.
Ils sont les personnages principaux du film "Les Sentinelles" de Pierre Pézerat. Ils ont en commun leur lutte pour faire émerger les scandales sanitaires que sont l'amiante et les pesticides. Et leur rencontre avec Henri Pézerat, le père du réalisateur, directeur de recherche au CNRS, diplômé de l'Ecole de chimie de Lyon et toxicologue. Décédé en 2009, Henri Pézerat était avant tout un lanceur d'alerte qui a étudié l'amiante et les causes de son caractère cancérogène.
C’est dans l’association qui porte le nom de son père et qui poursuit son combat que Pierre Pézerat les a tous rencontrés : "en les écoutant parler, je me suis dit qu’il fallait absolument que d’autres les entendent. C’est cette rencontre avec eux qui m’a donné envie de faire ce film". Au départ, le réalisateur n’avait pas prévu d’évoquer son père dans son film : " je voulais raconter leur histoire, leur parcours du combattant pour défendre la santé au travail mais tous m’ont ramené à mon père. Ils m’accordaient leur confiance, justement parce que j’étais son fils et tous voulaient me parler de lui".
En creux, au travers du témoignage de ces hommes et femmes, le film est donc devenu aussi un hommage à son père pour qui les travailleurs étaient "les sentinelles du risque toxicologique, professionnel ou environnemental".
Deux projections à Gaillac et Toulouse
"Les Sentinelles" sera projeté dimanche 17 avril, au cinéma de Gaillac, à 10h45. Il sera suivi d'un débat en présence du réalisateur Pierre Pézerat, de Jean-Marie Birbès et d'Annie Thébaud-Mony, sociologue, auteure de plusieurs livres : «L’industrie nucléaire; sous-traitance et servitude», 2000; «Travailler peut nuire gravement à votre santé», 2007; «La science asservie» 2014), elle-même "sentinelle" du film.Le film sera également projeté à l'Utopia de Toulouse, le 19 avril à 20h30, avant une rencontre avec le réalisateur organisée avec l'Université Populaire de Toulouse.
Voir ici un extrait du documentaire "Les Sentinelles" :