Cahors : 20 ans de réclusion requis contre Matthias Belmon pour l'assassinat de sa soeur

Vingt ans de réclusion criminelle ont été requis vendredi à Cahors à l'encontre de l'architecte Matthias Belmon, jugé pour "assassinat" par la cour  d'assises du Lot, trois ans après avoir étranglé sa soeur, une nuit de 2011, sur fond de rivalités et de deuil du père.

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Le 17 octobre 2011, Matthias Belmon, 35 ans, s'était relevé en pleine nuit pour se rendre chez Stéphan, 31 ans, dans l'hôtel particulier de Cahors où elle habitait seule. Disant avoir voulu seulement la "forcer au dialogue" sur leurs affaires, le jour même de l'anniversaire du père défunt, il l'avait frappée,
étranglée puis achevée avec une cordelette qu'il avait apportée, au terme d'une lutte dans les étages.

L'avocat général, Nicolas Septe, s'est dit convaincu que M. Belmon avait prémédité le meurtre, comme l'avait également affirmé à l'audience la mère de l'accusé elle-même. M. Belmon avait utilisé un "shocker" - acheté le mois précédent dans une armurerie parisienne - pour asséner des décharges électriques à sa soeur. Il s'était muni de gants, d'une cagoule, d'une lampe frontale, de vêtements de rechange... "Comment prendre tout ça sans réfléchir", s'était interrogée la mère, Françoise Belmon.

"Vouloir faire parler quelqu'un, c'est une expression qu'on emploie quand on cherche à torturer", a dit l'avocat général, en évoquant "cinq pages de blessures diverses" dans le rapport d'autopsie. Le magistrat a évoqué "une guerre de succession" qui avait laissé "des rancoeurs" et le fait que "Stéphan ne voulait pas reconnaître son frère comme le remplaçant du père". Il a par ailleurs suggéré que l'accusé devait savoir qu'elle voulait "récupérer" la vigne, symbole du travail et de la passion paternelle.

Accusation et défense avaient été au moins d'accord pour dire que le décès du père, pilier de la famille, avait été "une cassure", et que l'accusé était en proie à une dépression sévère non soignée, et même aggravée par l'automédication anarchique.

Mais la défense -portée par un trio particulièrement efficace d'avocats, Georges Catala, Maud Sécheresse et Sébastien Schapiro- a fait valoir  que  Matthias Belmon n'avait jamais cherché à dissimuler les objets qui l'accusaient, qu'il avait lui-même parlé du boîtier électrique jamais retrouvé par les gendarmes, ou encore que ses empreintes apparaissaient partout sur la scène de crime...

"On reproche à M. Belmon d'aller chez sa soeur avec un plan, celui de l'assassiner, mais il vient de prendre deux somnifères", a relevé Me Schapira. La défense l'a plutôt présenté comme "une cocotte-minute" qui a explosé quand "sa fragilité égocentrique a rencontré les paroles de sa soeur", alors qu'il était "dans la démarche puérile et folle de vouloir la faire dialoguer de force, en pensant la ficeler sur une chaise", ce qui ne pouvait que dégénérer...

Au nombre des mobiles, l'avocat général avait, lui, évoqué "une guerre de succession" qui avait laissé "des rancoeurs". Il a aussi suggéré que l'accusé devait savoir que sa soeur voulait "récupérer" la vigne, symbole du travail et de la passion paternels.

Pour la partie civile, Me Laurent Belou a fait clairement savoir que la mère ne comprenait toujours pas son fils. "Elle aurait aimé la vérité de la bouche de Matthias", elle ne l'a pas eue, il reste des "zones grises", a-t-il dit.




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