La cinquième édition de la semaine nationale de la dénutrition se tient à partir de ce lundi en France. L'objectif est d'alerter concernant un problème qui touche deux millions de personnes dans le pays, majoritairement les séniors.
C'est un problème de santé publique grave. Aujourd'hui, un Français sur quatre de plus de 70 ans vivant seul souffre de dénutrition. Ce phénomène intervient lorsque le corps reçoit insuffisamment d’énergie, de protéines et de nutriments.
À l'occasion de la semaine nationale de la dénutrition, le centre hospitalier de Cahors lance l'opération "Mettons les bouchées doubles" ce jeudi 14 novembre pour permettre au public de rencontrer des diététiciens spécialisés. "Nous devons sensibiliser le grand public et alerter sur les dangers de la dénutrition", pointe la docteure Inga Couffignal, gériatre dans ce centre de Cahors.
Quelles causes ?
"Les causes de la dénutrition chez les personnes âgées sont multiples", explique la docteure. "Beaucoup de personnes ont des fausses croyances. Ils pensent qu'en vieillissant ils doivent moins manger mais c'est faux", appuie-t-elle.
Les causes peuvent également être des régimes trop restrictifs, des oublis ou des effets indésirables de médicaments. "Aujourd'hui, 50% des personnes âgées hospitalisées sont dénutries", assure Inga Couffignal.
Quels risques ?
Un tiers des Français mange l'équivalent d'un repas par jour seulement selon la docteure. En cas de dénutrition, les conséquences peuvent être dramatiques. "Si le corps manque de protéines, alors il va puiser directement dans les muscles. Les personnes âgées deviennent alors faibles et certaines peuvent chuter et se casser quelque chose par exemple", explique la gériatre.
La dénutrition augmente également le risque d'infection. "Malheureusement, c'est très compliqué de faire grossir quelqu'un à un âge avancé", complète Inga Couffignal.
#Semainedenutrition2024 | La dénutrition, un enjeu de santé publique qui touche près de 2 millions de personnes en France, de l’enfant aux seniors.
— Ministère de la Santé et de l'Accès aux soins (@Sante_Gouv) November 12, 2024
👉Plusieurs actions de sensibilisation sont organisées partout en France par le collectif : @stopdenutrition
Quelles solutions ?
Pour endiguer le phénomène, la docteure explique qu'il faut traiter le problème patient par patient : "Il est important de comprendre pourquoi ils mangent moins ou mal pour ensuite trouver les bonnes solutions". Ces dernières sont multiples : remplacer les biscottes du petit déjeuner par des œufs, manger davantage de fromage et de skyr ou encore prendre des compléments alimentaires en dernier recours.
Le plus souvent, le gériatre note le déficit d'un groupe d'aliments par rapport à un autre. "La soupe et le yaourt n'apportent pas assez de protéines par exemple. L'objectif est de conseiller aux patients quoi manger tout en contrôlant les quantités", conclut la docteure.