La construction du pont Valentré à Cahors a duré plus de 70 ans de 1308 à 1378. Une telle durée de travaux a fait naitre une légende selon laquelle le daiable serait venu aider le maître d'oeuvre pour achever l'ouvrage. Une aide dont il reste une trace aujourd'hui.
La légendeOn raconte que l'architecte ne pouvant venir à bout de son œuvre, eut recours à Satan et fit un pacte avec lui. Satan s'engageait à l'aider par tous les moyens et à lui obéir ponctuellement, quelque ordre qu'il put recevoir. Le travail fini, l'âme de l'architecte en devait être le prix. Mais si le démon, pour une cause quelconque, refusait de continuer son assistance jusqu'au bout, il perdrait tous ses droits sur le prix en question ; la besogne marcha vite avec un tel manœuvre.
Quand le pont fut presque fini , " voici le moment de songer à notre âme, afin que nous n'ayons pas fait un sot marché" se dit le maître d'oeuvre. Et il porta un crible ( une sorte de tamis) à son formidable associé et lui demanda d'aller chercher de l'eau dans la rivière et de la remonter jusqu'aux maçons oeuvrant au sommet de la tour.
Le diable se mordit les lèvres de dépit ; il tenta pourtant l'expérience, elle échoua vingt fois. Jamais crible n'a gardé l'eau. Confus, le diable vint avouer sa défaite, mais jura de se venger. A quelque temps de là en effet, lorsque les maçons eurent presque achevé de construire la tour du milieu, ils en trouvèrent l'emplacement d'une pierre manquante dans l'angle supérieur nord-ouest.
Toutes les nuits, le diable envoyait l'un de ses aides arracher la pierre d'angle donnant ainsi au pont un aspect d'inachevé pour l'éternité.
L'architecte chargé de la restauration, Paul Gout, fait immortaliser cette légende par une pierre sculptée représentant le diable tentant d'arracher la pierre du pont mais n'y parvenant pas, ses doigts étant coincés dans les joints de la pierre.
Un remarquable ouvrage d'art médiéval
D'une longueur de 172 mètres, le pont Valentré possède huit arches, retombant sur des piles pourvues d'un avant-bec. Il possède trois tours, dont seules les deux placées sur les rives étaient fortifiées de mâchicoulis et d'archères. Chaque extrémité était à l'origine protégée par un châtelet, ces éléments ayant presque disparu de nos jours.
Tous les ans près de 200 000 touristes empruntent le Pont Valentré.
Vidéo : le reportage de Michel Pech et Xavier Marchand