Une vingtaine de personnes seraient impliquées dans un vaste trafic d'animaux protégés européen découvert après l'arrestation d'un braconnier pris sur le fait en 2016 dans le Lot. Un procès pénal pourrait avoir lieu en 2024.
En 2016, le parquet de Cahors a ouvert une information judiciaire sur un vaste trafic d'animaux, dans le Lot. "Cette procédure est en voie d’achèvement, c’est-à-dire à la phase de détermination d’un procès pénal, avec telle ou telle infraction et tel ou tel mis en examen", précise le parquet. Cette nouvelle étape devrait être franchie courant 2024.
Très vite, il s'est avéré que cette affaire dépassait largement les frontières de ce département. Il s'agirait d'un trafic européen impliquant des protagonistes en France, en Belgique et aux Pays-Bas qui concernerait des oiseaux protégés (comme des chardonnerets, rossignols du Japon, huppes, ….). .
Selon nos confrères du Point, l'affaire a démarré dans le Lot "suite à l'arrestation d'un braconnier, pris sur le fait". Les gendarmes du Lot avec le concours de l’Office Français de la Biodiversité du Lot ont conduit les opérations, sous le contrôle d’un magistrat instructeur cadurcien.
Des infractions très diverses
Une vingtaine de personnes pourraient être concernées par des mises en examen. Des particuliers ou professionnels passionnés d’ornithologie, des détenteurs d'oiselleries, de parc animalier, des associatifs.
Le parquet de Cahors pourrait poursuivre certaines d'entre elles pour des infractions très diverses notamment pour "enlèvement, capture ou transport d'espèce animale non-domestique et mise en vente ou vente d'espèce animale non-domestique, destruction d'espèce animale non-domestique protégées en bande organisée ; exploitation d'établissements pour animaux non-domestique sans certificat de capacité, atteinte non autorisée en bande organisée à une espèce animale protégée ou à son habitat", etc...
Il devra aussi déterminer "si ce trafic a permis un enrichissement personnel ou si, a contrario, il ne s’agissait que de détenir de telles espèces protégées afin d’assouvir une passion". Car de nombreuses personnes impliquées dans ce dossier se percevaient comme des défenseurs de la nature.
La LPO partie civile
Selon le Point qui a révélé cette affaire, un Français, expert d'oiseaux, serait une des "chevilles ouvrières" de ce trafic. Pourtant, en France, les espèces protégées sont listées par arrêtés ministériels. Au niveau international, la protection des espèces sauvages est organisée par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites) ou convention de Washington.
Dans cette affaire, plusieurs associations de protection des animaux dont la Ligue de protection des oiseaux se sont portées partie civile comme elle le fait déjà dans plusieurs affaires de ce type en France. "Le trafic d'oiseaux protégés est une grande préoccupation mondiale d'autant que les moyens de lutte sont insuffisants, car tout se fait en ligne par messagerie privée sur les réseaux sociaux. Avant, les oiseaux s'échangeaient sur les marchés, les trafiquants étaient plus faciles à repérer", souligne la LPO.
Le démentèlement d'affaires de trafic d'animaux sauvages sont de plus en plus nombreux. Il ya un an une Toulousaine avait été arrêtée pour avoir vendu des espèces protégées sur internet.