Après les révélations concernant un prêtre condamné pour agression sexuelle sur mineur exerçant toujours dans une paroisse du Lot, le diocèse de Cahors décide finalement de communiquer dans cette affaire. Il assure être "mobilisé dans la prévention des infractions de nature sexuelle faites aux mineurs et collabore avec la justice civile chaque fois qu’une telle situation se présente."
Il avait refusé de répondre aux questions. Mais en raison de la pression médiatique après la diffusion par France 3 Occitanie et Mediacités du témoignage d'un ancien séminariste le mettant directement en cause dans l'affaire d'un prêtre condamné pour agression sexuelle sur mineur, exerçant toujours dans une paroisse du Lot, le diocèse de Cahors n'a pas eu le choix.
C'est sous la forme d'un communiqué de presse diffusé sur son site internet qu'il a voulu "apporter des précisions" au récit de l'ancien séminariste de 34 ans, prénommé Mickaël.
Dans ce texte d'une page, le diocèse assure "dire son soutien à Mickaël, qui a été victime, alors qu’il
était mineur, d’atteintes sexuelles de la part d’un prêtre."
En 2012, l'Archevêque, Mgr Turini aurait fait le nécessaire : alerter la justice et ouvert une enquête canonique. "En août 2014, le décret canonique définitif spécifiant la sanction est transmis. Il interdit au
prêtre reconnu coupable (par la justice) d’exercer un ministère auprès de mineurs" indique le communiqué.
"Aujourd’hui, conformément à la sanction canonique, le prêtre concerné exerce un ministère paroissial restreint, sans activité pastorale directement en lien avec des mineurs. Il est vicaire, sous la responsabilité d’un curé qui a été informé de sa situation et qui est vigilant sur ce point."
Diocèse de CahorsCommuniqué de presse du 18 septembre 2023
"Aucune possibilité de vérification"
Mickaël reproche pourtant à l'ancien évêque de Cahors Mgr Norbert Turini d'avoir "minimisé" les faits et à l'actuel évêque Mgr Laurent Camiade de n'avoir "jamais bougé".
Le prêtre a été condamné en 2013 par le tribunal correctionnel de Cahors pour atteinte sexuelle sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité sur la victime, à un an d'emprisonnement avec sursis avec une mise à l'épreuve de 18 mois.
"Il est tout seul, sans aucune possibilité de vérification et de surveillance et pour moi, aujourd'hui, il n'a plus rien à faire en paroisse" estime la victime. Mickaël dénonce également avoir subi des pressions de certains membres de l'Eglise pour abandonner sa vocation après avoir dénoncé les faits commis entre juillet 2002 et octobre 2003. Des affirmations que dément le diocèse de Cahors.